[HS : Salut Fred :3 Bon, je ne sais pas si c’est toujours d’actu, mais je tenais à te répondre. Surtout avec un si bon RP ^^’ et j’espère que nous aurons lieu de rejouer ensemble ^^]

Deindre ne pouvait s’empêcher d’être troublée d’une si étonnante rencontre. Troublée et heureuse également de voir qu’il exister encore en ces lieux des êtres qui comprenaient le refus d’une religion de faux amour. Puisque ce Dieu appelait à la compassion, pourquoi tant de ses fidèles en ignoraient-ils le sens ? Pourquoi nulle oreille ne se prêtait plus aux savoirs anciens, et aux silences des forêts ? Pourquoi ce tumulte dans les villes de pierres, pourquoi ce sang et ces flammes ?

Rien de tout ceci n’avait de sens. Plus rien n’avait de sens depuis les usurpateurs, de toutes façons. Tristement, les mots de Frederick dansaient jusqu’aux lobes de ses oreilles tandis qu’il se demandait ce que pourrait penser le Christ de ce qu’il avait inspiré aux hommes.

« Ce qu’il en penserait ? Ma foi, il doit être bien désolé que ses mots ne fussent pas plus écoutés ! Nous, ceux qui soignons les pauvres sans rien exiger de leur âme ou de leurs bourses, nous sommes traqués ! traînés au bûcher ! Accusés de sorcellerie, de pactiser avec le Diable ! Ce diable doit bien être plus bienveillant que les hommes qui œuvrent au nom de son rival ! »

La jeune salubri secouait encore la tête d’indignation en s’offusquant du comportement de Théobald qu’une singulière aventure survint. Frédérick l’attira à lui, geste étonnant qui surprit la Salubri et la fit crisper tous les muscles de son corps, avant de s’en éloigner, farfadet joueur lui objectant qu’il fallait avoir les moyens de se rebeller. Reprenant contenance, Deindre sourit à son tour, avec confiance.

« Je les aurai un jour, Frederick, et en attendant, je saurai ne pas me faire tuer par l’ennemi ! »

Rien d’autre qu’une confiance absolu en ces mots. Rien d’autre qu’une promesse. Si elle ne les obtenait pas, ces moyens, sa descendance les trouverait, elle les lui enseignerait, et l’érigerait en bras armé des peines de sa lignée… Mais ces moyens, elle les trouverait ! Et alors, ses infants connaîtraient une époque de paix. C’était ce rêve là qu’elle voulait pour eux. La douceur, l’harmonie, le secret et le silence. Sa confiance absolue devint émerveillement lorsque Frederick lui promit de lui montrer les vagues. Elle acquiesça avec un sourire, ses yeux reflétant combien les mots et la promesse lui allaient droit au cœur.

Il lui laissa en signe d’au revoir, sous les murailles, une poignée de fleurs jaunes et d’herbes. Elle en connaissait la plupart de vue, et en utilisait certaines. Elle accepta le présent en souriant, et tira de son sac un simple bâtonnet de divination qu’elle avait confectionnait dans de l’écorce de sorbier il y a avait quelques lunes déjà. Une ligne verticale ponctuée de deux points à sa droite gravés dans le bois, et encrés d’un noir profond dansaient le long du fil de la branche sèche qu’elle avait utilisée. Avec un simple sourire, elle lui laissa ces quelques mots à méditer.

« Luis. Il te protègera dans tes entreprises et t’aidera à la clairvoyance. C’est ce que mon père disait quand il m’apprenait la langue sacrée des anciennes religions. Et si tu as besoin de quoi que ce soit, hasardes-toi près du quartier du Marais. J’y œuvre chaque nuit. »

Sur un dernier signe de main et un grand sourire, elle le laissa, les yeux embrumés de fatigue, le cœur rempli d’un baume naissant des heureuses rencontres.