The Dark Age

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 Porter le nom d'une Reine ne pose pas nécessairement sa caïnite...

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Achkhène

Achkhène


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Porter le nom d'une Reine ne pose pas nécessairement sa caïnite... Empty
MessageSujet: Porter le nom d'une Reine ne pose pas nécessairement sa caïnite...   Porter le nom d'une Reine ne pose pas nécessairement sa caïnite... Gorl10Mer 13 Aoû - 16:40

Fiche de présentation


Achkhène



Informations


  • Nom : de Grande Arménie
  • Prénom : Achkhène
  • Infant de :Shapur le furieux.
  • Sire de : /
  • Lieu & date de naissance : Royaume d'Arménie, été 749
  • Date de l'Etreinte : Hiver 779
  • Age visible : une trentaine d'années.
  • Age réel : 474 ans dont 444 vampiriques
  • Clan : Cappadocien
  • Génération : VIII
  • Domaine : [ICI]
  • Discipline : (15 points)Endurance IV, Augure IV, Mortis: Voie Principale: le corps du Monstre : V, voies secondaires: Pourriture du Tombeau I, Animation cadavérique I.






Il était une fois...

Un souffle humain

Les gouttes d’eau tombaient du ciel, lente averse qui nettoyait le monde de ses impuretés… Ou du moins était ce là ce que se plaisait à croire la femme accroupie sur le rebord d’un muret, observant le paysage parisien en contrebas. Dans ses mains, calices chargés de gouttes de pluies, des fleurs paraient la nuit de chatoyantes couleurs à peine discernables dans la pénombre, dont l’éclat était rehaussé par la seule lumière blafarde de la lune. Chaque seconde qui s’écoulait délitait un peu plus la réalité de ce monde, le consumant dans les flammes dévorantes de la folie de ces êtres nocturnes. Oui, c’était bien aux vampires que songeait cette étrange apparition au visage sévère de femme, et aux hautes pommettes lui conférant un air princier. Quelques rides s’égarant sur la surface encore lisse de sa peau rappelaient les rigueurs de la longue existence qui avait été la sienne, tandis que sa longue chevelure d’ébène se perdait sur ses épaules en douces mèches soyeuses, rappelant un certain statut social. Au tour de sa gorge pendait une croix d’or, petit bijou qu’elle portait par habitude plus que par conviction, souvenir de sa jeunesse pleine de fougue et d’évangélisation. Sa robe était légère, faite d’une étoffe précieuse, étrangère et rare, la soie d’Orient. Sur ses bras dansaient quelques bracelets d’or qui, de temps à autre, tintaient en s’entrechoquant sous la caresse du vent. Un peu en retrait, enveloppée d’un manteau épais, sa goule attendait placidement un ordre de sa maîtresse.

La pluie s’intensifiait, détrempant les étoffes précieuses de la jeune femme, pourtant celle-ci ne faisait pas mine de bouger. Sa voix s’élevait, basse, grave, mélodieuse, dansant sur les accords et les notes, pour tisser une mélodie aux frontières de l’audible. Cela faisait si longtemps, si longtemps que la pluie n’avait pas enveloppée ce corps de sa froide étreinte, si longtemps que ce ciel d’orage d’où émergeait parfois une lune pleine et ronde avant de disparaître à nouveau n’avait pas contemplé ce visage teinté de mélancolie, si longtemps qu’elle n’avait pu mettre le nez hors des murs de sa prison d’or. Pantin du Prince pendant plus d’un siècle, elle était à présent libre, et cette liberté lui faisait peur autant qu’elle l’impatientait. Cela, la goule près d’elle le savait, pour avoir servi sa maîtresse depuis autant de temps, l’avoir suivie des splendeurs du monde oriental à la terne Paris, qu’on disait pourtant centre névralgique du monde. Mais quel monde, vraiment ?

L’histoire de cette longue vie s’écrivait dans les pétales délicats de ces lys, et dans ceux, plus fragiles, de ces roses qui dansaient dans le creux de sa paume remplie d’eau glaciale. Et pourtant, il était possible de la ramener à son plus simple appareil. Comme ces fleurs, la nocturne avait puisé au creux de la terre les éléments propres à sa survie dès le plus jeune âge. Enfant brillante d’un nobiliaire de la cour de Grande Arménie, elle était née, avait grandi, fleuri, et s’était épanouie dans un entourage de luxe et de raffinement. Autour d’elle, tout n’était que beauté, splendeur inhumaine. Des draperies aux bijoux, des chants aux danses, jusqu’à la moindre parcelle de poésie qu’il lui avait fallu réciter ou composer pour d’exigeants maîtres. On l’avait formée comme un pantin destiné au mariage à rassembler tous les canons d’exigence de son temps. Beauté, érudition – mais point trop – goût sur pour les arts, aptitudes pour les lettres, le chant, la danse, la calligraphie, la broderie et la tapisserie, et par-dessus tout, l’étiquette et la foi faisaient de ce jeune être la candidate parfaite à tout mariage princier.

Promise à ce bel avenir, elle s’était laissée bercée par l’indolence des rêveries si propres aux riches gens, et n’avait en rien cherché à s’extraire de ce carcan. L’heure du mariage était arrivé par une claire matinée de printemps, les épousailles promettaient de fastueuses fêtes. C’était le cinquième fils de la famille Royale, et, au milieu d’incessantes guerres contre les incursions Arabe ayant établi un califat dans le Royaume,   on espérait que ces réjouissances parviendraient à apaiser les tensions. Une femme chrétienne, un seigneur musulman. Quelle plus belle preuve de paix à venir que celle-là ?

Le mariage fut faste autant que pouvait l’être le mariage du cinquième fils – n’étant pas destiné à régner, donc – et les premiers instants conjugaux furent étonnamment placides. Son époux, Habgar, était un modèle de courtoisie (pour l’époque du moins), ne battant pas son épouse, et préférant de beaucoup la chasse à l’accomplissement des devoirs conjugaux. Il fallait dire que le mariage en question était de pure forme, et le Prince avait des vues sur bien d’autres  plaisirs que ceux qu’il aurait pu chercher dans les bras d’une femme.

Ainsi délaissée – et ce ne fut pas pour lui déplaire – la jeune épouse put se livrer à l’étude. L’histoire ainsi que l’astronomie la passionnèrent un temps, mais ce fut surtout l’étude des religions qui retint son attention. Elle allait souvent à l’Eglise, accompagnée de sa suivante, s’entretenir des heures durant, dans la petite chapelle décrépie que l’empire Arabe avait bien voulu leur laisser en gage de bonne foi.

L’ombre blafarde, perchée sur les hauteurs d’une ville d’encre se remémorait avec un peu de peine le roulement de ces tranquilles conversations, où se confrontaient manuscrits en langue arabe, grec ancien, latin, et où perçaient les doux accents de son Arménie natale. Désormais, les âges semblaient avoir balayé ces instants de bonheurs, comme une plume éphémère qui s’en serait allée vers d’autres cieux. Il ne restait que la froideur d’une peau blanche veinée de bleue, ayant perdu le sombre hâle d’antan. Les choses étaient devenues complexes, mais à quel moment précisément ? Son esprit usé peinait à démêler le songe du passé effectif.

Se rendant de plus en plus fréquemment dans cette petite chapelle, leur Eglise à eux, elle y avait rencontré nombre de personnes. Du vieillard à l’enfant, de la veuve à l’épouse. Elle y avait sa place, ses silences, ses remarques, sa voix douce égrenant quelques versets. Puis tout avait basculé. Au contact du doyen de l’assemblée, un petit vieillard serein, rabougri, qui ne venait que le soir tombé, lorsque l’air frais se faisait plus supportable que l’étouffante chaleur diurne, elle avait doucement entrevu d’autres choses, d’autres réalités. Les Saintes Ecritures qu’elle révérait tout comme celles auxquelles son époux se conformait recélaient des mystères, des promesses, et un vrai souci de l’âme à la mort de l’humain. De conversation en conversation, il l’avait poussée à accepter l’idée que la mort n’était qu’une frontière à franchir, une barrière à détruire, que l’immortalité du corps autant que de l’âme étaient possible.

Mais que pourrait-elle bien faire d’une telle immortalité ? C’était bien souvent ce qu’elle répondait naïvement du haut de ses vingt ans aux promesses qu’il semblait lui tenir dans un demi-sourire.

Un grain de sable dans les rouages.

La douceur de la vie s’écoulait, lentement, goutte à goutte dans la vasque d’une clepsydre. Le son de ces diamants liquides venait encore aux oreilles de l’être nocturne, lentes, frappant la terre ou l’eau, dans une note cristalline ou un clapotis régulier. L’après-midi tirait à sa fin lorsqu’elle prenait un châle léger pour aller affronter les ardeurs du soleil. La jeune Achkhène avait désormais vingt-cinq ans, et l’on commençait à s’étonner que son ventre fût demeuré stérile. La vérité était que son époux ne l’avait jamais touchée. Vaguement anxieuse, ce soir là, elle s’était rendue dans la petite chapelle qu’elle fréquentait dans un pays de plus en plus menacé par le conflit à venir. La cité entière était nappée de cette huile noire qu’on trouvait dans le désert, n’attendant que la chute d’une chandelle pour s’embraser tout à fait. Pour l’heure, cependant, le monde semblait calme, à peine la clameur des prières du soir pouvait-elle troubler la quiétude étouffante que faisait peser un soleil de plomb sur le désert.

En marchant, la jeune princesse ressassait, encore et encore, ce mariage qui paraissait si digne d’intérêt à la cour ces derniers temps. Combien de bruits de couloirs avait-elle surpris au détour d’un chemin. Combien de servantes l’avaient-elles regardée avec pitié, alors que, femme accomplie en apparence, elle brodait consciencieusement une étoffe de soie ! Cela ne pouvait plus durer. Elle en avait touché un mot à son royal époux la nuit précédente. La seule solution qu’il avait eu à lui proposer, tant l’idée de toucher une femme le révulsait, fût que l’un de ses frères se chargeât de la besogne. Humiliée et vexée, son épouse s’était réfugiée dans un froid mutisme, et avait passé le reste de la nuit accoudée à une balustrade, laissant la fraîcheur nocturne balayer son corps au travers de voiles écarlates de pourpre précieuse.

Dieu tout puissant accordait le pardon pour les offenses… Mais quelle offense que celle là ! Son cœur bondissait dans sa poitrine à mesure que ses pas martelaient la poussière brûlante des rues.  Quelle offense, vraiment ! Comment pardonner ? Comment trouver le calme et la paix ? Jamais lieu ne lui avait semblé plus salutaire que le petit bâtiment de pierre construit en toute hâte à l’écart de la ville.

Lorsqu’elle avait poussé la porte, il l’attendait, vieil homme, Shapur s’était terré dans un coin d’ombre de la chapelle comme s’il tenait à éviter d’être frappé par les rayons de soleil. Il l’attendait, elle, comme s’il savait qu’elle devait venir. Lorsqu’elle s’approcha de lui, il saisit vivement d’une main sèche et glaciale le poignet de la jeune fille pour la faire s’asseoir à côté de lui. Et elle parla, raconta tout, poussée par une irrépressible envie de se livrer à lui sur un simple mot de sa part. Il la convainquit que la situation était intolérable, qu’il lui fallait préserver sa vertu de fille d’Eglise. Le mariage unissait deux êtres à jamais, accepter ce compromis reviendrait à cracher au visage de Dieu !

Et la magie des mots opéra.

La vampire marchait désormais à petits pas feutrés dans la nuit, sa fidèle suivante sur ses talons. La mélopée s’était faite lamentation des jours anciens. Comme elle les regrettait, ces images vaguement colorées qui ondoyaient sous le voile de sa mémoire ! Comme elle les déplorait ces pertes immenses qui avaient marqué la fin de son humanité et avec elle de ses troublants souvenirs.



Et vous dans tout cela?


  • Prénom/pseudo : Marielle
  • Age : 21 ans
  • Hobbit/passion : De nombreuses choses!
  • Double-compte? De qui? : Deindre la Maudite.
  • Comment avez-vous connu le forum? piouf, longue histoire.
  • Un commentaire sur le forum ? si je ne l'appréciais pas, je n'y serais pas revenue!  

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