Guilbert est né dans une modeste famille de bucherons. Son père était un solide gaillard, un peu brut de pomme, au franc parler acéré. Sa mère, plus modeste en taille, avait déjà eu quatre enfants avant lui, dont deux morts en bas age.
Guilbert a apprit à écrire et à lire, mais à l' age de dix ans, son père estima qu' il serait plus utile à ses côtés qu' à aller à l' école, et donc son instruction fut élémentaire.
Avec ses frères, il devait normalement devenir bucheron. Cependant, quand un seigneur de la région proposa au père que Guilbert devienne son page, celui ci accepta. Au moins, le petit aurait à manger à sa faim. Fasciné par le monde des chevaliers, son maitre lui donna une éducation digne de ce nom, et en fit un candidat à la chavalerie.
Son visage avenant, souriant, sa forte carrure, sa haute taille ferait de lui un preux chevalier, d' autant qu' il avait fait voeu de Noblesse, ce qui implique aussi l' application de l' amour courtois et de la galanterie envers les dames. Son nom de Terrenoire lui a été donné par le Roy lors de son adoubement.

" - J' ai fais voeu de Noblesse, ce qui implique que je ne me roule pas dans le stupre avec la première venue. Dans certains pays, un homme aime une femme, l' épouse et ne regarde plus qu' elle jusqu' à ce que la mort les sépare." vous dira t' il, en vous regardant de ses yeux gris bleu, d' une voix franche et virile.

Car Guilbert est un preux chevalier : loyal, courageux, prêt à défendre la veuve et l' orphelin, à pourfendre les démons et les dragons (c' est à dire les vampires qui tuent les humains par sadisme ou sont des monstres), fier et viril, ne doutez pas de ces points.
Certes, c' est un vampire, certes il a besoin de sang pour se nourrir, mais il tue uniquement les brigands de grand chemin, les bandits qui s' en prennent aux innocents et les ennemis de son pays, la France.

A 23 ans, son avenir était tout tracé : il devait se marier avec une jeune fille, une bergère, et continuer à vivre sa vie de preux chevalier. Mais le destin en a décidé autrement, une nuit.
Un informateur lui avait indiqué, sur les terres de son seigneur, de la présence d' un mystérieux chevalier errant qu' on ne voyait que la nuit, mais qui semblait esquiver toute rencontre avec les autres chevaliers, préférant vivre en forêt parmi les animaux.
Un sorcier ? Un hérétique ? Un éclaireur ennemi ?
N' écoutant que son courage, Guilbert s' enfonça dans la forêt, à la recherche de ce mystérieux chevalier errant.
Il le vit enfin, une fois la nuit tombée, près d' un feu, son cheval noir, superbe, leva la tête et émit un hénissement.
Le chevalier en question lui dit :

" - Guilbert, je t' attendais..."

" - Qui êtes vous, et d' ou connaissez vous mon nom ? Etes vous un sorcier ? " (il ne se doutait évidemment que c' était le surnom des Trémères)

" - Ne m' insulte pas." dit le chevalier en grimaçant

" - Qui êtes vous ? "

" - Lancelot de Perlezac, chevalier errant."

" - Vous vivez ici, en forêt ? Vous pourriez chercher refuge dans une auberge de passage."

" - Je ne sais pas si vous êtes bien intime avec le concept du chevalier errant, jeune homme."

Guilbert baissa la garde, et remarqua que ce chevalier n' avait rien à manger au dessus du feu.

" - Avez vous faim, monsieur ? Voulez vous que je fasse quémander un repas chaud pour vous au château ? "

Soudain, il vit que les yeux du chevalier devinrent ambres, ce qui le fit reculer, mais trop tard, le gangrel bondit sur le jeune homme et le plaqua au sol. Il pu voir, terrifié, les crocs du gangrel, et sentit ses griffes lui labourer les poignets. Puis, plus rien, le vide.
Guilbert se réveilla la nuit suivante, dans un coin de la forêt qu' il ne connaissait pas, avec le chevalier à ses côtés, toujours près du feu.

" - Quelle diablerie m' avez vous fait ? "

" - Point de diablerie, jeune sot, sinon, vous ne seriez plus que cendres. J' ai fais de vous mon infant. Vous êtes un vampire, mon petit. Un chevalier errant, taillant sa route de nuit, sans jamais plus voir le soleil ni les fleurs des champs. Je vais vous enseigner quelques moyens de survie, puis je reprendrai ma route. Dans un avenir proche ou lointain, on se recroisera sûrement. La Terre n' est qu' une vaste forêt pleine de surprises."

Guilbert fut tout d' abord épouvanté par sa nouvelle condition, puis son sire lui apprit à chasser les brigands et les bandits qui hantent les forêts, comment éviter d' autres créatures dangereuses, comment dissimuler sa condition quand il évoluait auprès des humains et surtout éviter les loups garous, certains étant dangereux pour les vampires.
Puis, il disparut, en lui recommandant de se présenter au prince.
Il lui remit une lettre scellée dans laquelle se trouve sa génération, le nom de son sire, et l' emblême de celui ci, une tête de loup blanc sur fond bleu foncé.
Guilbert n' apprendra que bien plus tard que son sire a été tué par un loup garou, mais se dit que ses cendres reposent dans la forêt, et que, dans le fond, c' est ce qu' il aurait voulu.

Depuis, Guilbert a reprit le flambeau de son sire, il sauve la veuve et l' orphelin, aide les faibles et poursuit les bandits de grand chemin. Le voici qui revient vers sa terre natale, prêt à aider le prince à maintenir l' ordre dans Paris.
Chevauchant son fidèle destrier, de couleur grise, il se présente modestement aux gardes de Paris.

En effet, bien que chevalier, Guilbert n' est point un homme orgueilleux et imbus, comme certains autres chevaliers. Quant il veut parler à un vampire qui est à pied, il met pied à terre, pour être à sa hauteur. Et même si beaucoup d' entre eux doivent quand même lever la tête (Guilbert a 195 cms de haut, ce qui est au dessus des normes de l' époque), il voit un visage jovial et souriant. Guilbert est sociable, aider les autres, humains et vampires est dans sa nature. Il est poli, bienveillant et galant envers les dames.
Par contre, en contre partie, ses colères sont rares mais terribles. Le premier signe ce sont ses yeux, qui deviennent dorés. Le deuxième signe, ce sont ses griffes qui s' allongent. Le troisième signe... Heu, y en a pas, vous êtes soit blessé, soit mort, mais vous êtes mal.
Sinon, que dire de plus ? Ha oui, le détail-de-la-mort-qui-tue... Guilbert doit cacher ce "détail" avec une longue cape manteau, qui descend jusqu' à ses pieds, et vu de face, on croit que c' est une doublure en fourrure. Un appendice caudal touffue (une queue de loup, en gros) qui prolonge sa colonne vertébrale, et qui est le signe que ce gangrel est, par sept fois, tombé en frénésie. Mais peut être qu' avec le temps, il va s' assagir ?

 

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