The Dark Age

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 Et il rit dans l'obscurité, il rit...

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Hermine

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HumainHumain

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MessageSujet: Et il rit dans l'obscurité, il rit...   Et il rit dans l'obscurité, il rit... Gorl10Lun 29 Juil - 11:45

Un sursaut, et la douce Hermine ouvre les yeux, recroquevillée comme un chien. Qu'est-ce qui l'a réveillé, dans la cacophonie de vie non loin ? Un pot de chambre lui a-t-il été versé dessus, des fenêtres closes là-haut, au dessus d'elle ? La petite chose sale remue, levant la tête, alors que son corps frissonne dans la boue froide qui a imbibé ses haillons, qui lui collent à présent à la peau. Y a-t-il... Y a-t-il encore de la lumière ? songe-t-elle avec angoisse. Le rougeoiement lointain du ciel lui dit que oui, oui elle a encore un peu de temps... Sa gorge ne s'en serre pas moins d’appréhension, alors qu'elle se redresse, sans guère d'énergie, observant autour d'elle. Où s'est-elle encore laissée tomber, la petite chose crasseuse ? Elle n'en a aucune idée précise, il y a trop de rue toujours, tant de recoins... Tout ce qu'elle sait, c'est qu'elle est toujours rejetée parmi les loqueteux, quand ses pas sales la mènent dans un endroit moins sale.

Hermine se sent un instant faible alors que son ventre si vide gronde, gronde sa faim. Je dois trouver à... Manger. pense-t-elle avec un léger malaise, qui se dissipe bien vide. Avant, elle vomissait presque à la pensée des immondices qui risquaient de lui servir de pitance. Pauvre petite noble au palet délicat...Révolu le temps des plats savamment cuis et servis dans des assiettes, qu'elle mangeait avec des couverts. La mignonne n'avait presque plus de haut-le-cœur... Courbée, s'avançant à petit pas, elle rasa les murs assombris par la crasse jusqu'à rejoindre une veine plus peuplée. Y avait-il une auberge, un endroit où manger ? Pas pour elle bien sûr, immondice ambulante qu'elle était devenue se ferait jeter à coup de pieds dans le train à peine un orteil noir de crasse posé à l'entrée. Mais pour les déchets qui étaient si souvent gâchés... Des mèches filasses et presque luisantes, autrefois d'un profond et doux brun, pendaient autour de sa tête, qu'elle gardait baissée, guettant par en dessous la populace qui vaquait là.

Une population de plus en plus nocturne... Les honnêtes gens étaient déjà retranchés dans leur baraque, tandis que les braillards, les ivrognes et les prostitués prenaient le contrôle de la rue. Mais même ces rebuts fronçaient le nez devant la doucement odorante et rebutante Hermine... Elle voyait la lumière baisser. Et son cœur battait toujours plus vite.


"Je vous salue, Marie, pleine de grâce..." chuchotait-elle d'une petite voix dans le vide, tremblotante comme la flamme d'une bougie dans le noir.

Et alors qu'elle avançait... Elle vit la lumière, entendit les discussions ivres et les rires gras. Pleine d'espoir pour son petit ventre creux, elle contourna la sombre bâtisse, indisposant un bref instant les deux femmes aux vêtements usés et à la mine fatiguée qui ne cessait de jouer de leur charme pour attirer quelques gueux. Mais l'espoir de la petite Hermine si frêle ne vécut pas longtemps : les charognards étaient déjà là, une femme misérable à la figure indescriptible se battant à coup de griffes et d'injures avec un autre mendiant. Quand la créature entrevit l'Hermine qui hésitait, elle lui adressa un sourire pourri.

Reculant avec un hoquet, la jeune mendiante se détourna, le souffle étranglé. Ailleurs, je vais chercher ailleurs... Mais son regard se leva, et la douce teinte rouge qui cachait les étoiles n'étaient plus, laissant la place au bleu profond de la nuit. Elle détala. Au hasard, sans réfléchir. Une ruelle puis une autre, toujours plus sale, toujours plus sombre... Si seulement elle pouvait aller vers de la lumière... ! Mais la lumière était pour ceux qui avaient les moyens de se payer une chandelle... Ses jambes se dérobèrent soudain, la faisant s'étaler dans la boue. Il y eut un petit cri, et elle se débattit. La créature allait venir, la créature allait venir... ! Mais elle réalisa, alors que quelque chose la piquait dans le dos, qu'il ne s'agissait que d'un rat qu'elle avait écrasé dans sa panique. Gorgé de  boue et de vermine. Petite et douce Hermine affamée... Lui tordant le cou, elle gratta la fourrure sale dans une vaine idée de le nettoyer un peu... Avant de simplement plonger ses dents dedans. Arrachant la peau, attaquant les muscles. Un goût de sang lui emplit la bouche, et un autre immonde alors qu'elle mordait dans le ventre. La mendiante cracha le morceau avant de reprendre son infâme festin. Immondice parmi les immondices...

Puis elle se figea, la carcasse déchirée entre les mains. Qu'était-ce ? Elle reprit conscience du battement terrifié de son cœur, de la peur qui montait en elle. Ses pâles yeux verts fixaient vainement chaque recoin,chaque ombre, la ruelle à sa gauche, l'autre devant... Toutes les fenêtres étaient closes au dessus d'elle. Il n'y avait plus rien, rien qu'une vague rumeur lointaine... Et un rire. La petite chose se recroquevilla, guettant désespérément, sans rien voir malgré ses yeux ouverts, la gorge si serrée qu'aucune prière ne vint la sauver de sa terreur...
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Le Fou

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MessageSujet: Re: Et il rit dans l'obscurité, il rit...   Et il rit dans l'obscurité, il rit... Gorl10Mar 30 Juil - 1:42


Elle était amusante mais tellement insignifiante. A la fois dans l'ombre et la lumière. Plus miséreuse que les miséreux car elle savait ce qu'elle n'avait plus mais en même temps... elle se conduisait comme une reine. Elle était la victime et le bourreau. Il choisissait bien. Tout ce rose pâle s'entremêlant à ce orange... Le Fou était fasciné par son Fil. Pauvre créature... Reine des miséreuses... Le Destin ne savait que faire de cette femme souillonne et tout à la fois. Le Fou avait le choix. Mais Il avait choisi. Cependant, elle devrait elle-même guider ses pas. De grandes choses. Ou la mort. Et entre les deux, l'infini. Le Fou rêvait à tous ces Fils, tous ces chemins qui s'entrecroisaient. Il était immobile dans l'obscurité, plus raide qu'une planche en fer. Et pourtant, à l'intérieur, c'était le chaos, la douleur et la joie virevoltait ensemble tandis qu'il voyageait, plus léger qu'une plume de Dodo.

L'Ombre s'était apaisé. Le Fou lui avait montré la vérité. Mais les non-voyants ne voyaient pas longtemps ce que son clan leur montrait de sagesse sur le monde. Toujours est-il qu'il n’interférerait pas avec le Destin. Vêtu de noir et blanc, son Tissu préféré, son masque favori, riant de ceux qui étaient aveugles, il observait attendri le parcours de la blanche fourrure qui venait de l'hypnotiser de sang rouge, rouge. Une tâche rouge dans le blanc pur. Étrange. Vision. Fasciné, il était fasciné, absorbé. Il en oubliait tout. Ce rouge, cette petite tâche vermeille sur cette peau blanche... Plus rien n'existait. Le temps s'arrêta. Le Fou était comme en transe. Quand soudain, elle s'aperçut de sa présence, il ne savait comment. Le Fou était intrigué. Il sourit et fit triste mine avant de rire à gorge déployée, toujours dans l'obscurité des choses. Après tout, c'était triste à voir !

Il finit par sortir de l'ombre, plein de majesté, comme s'il était le Roi lui-même qui faisait honneur par sa présence à une impératrice d'un autre royaume. Il avait cessé de rire et s'inclina légèrement devant la mendiante. Et c'est d'un ton impérieux et solennel qu'il s'adressa à elle, raide et auguste.

"Hermine, mimine, mine, mignonne ! Quelle beauté en cette nuit fraîche. Vous êtes magnifique ! Une déesse parmi les mortels. La Mort elle-même vous charme pour avoir votre douce compagnie. Maintenant que votre assaillant est doux comme un agneau, vous assurant un répit, que comptez-vous faire de votre magnificience ?"

Le Fou sautilla en arrière et d'une voix triste, ajouta :

"C'était fort amusant de vous suivre dans votre périple ! Je me suis bien diverti. Votre vie est digne de la plus grande farce qui soit. Et pourtant Il vous veut. Il a de grands projets pour vous. Mais vous, que voulez-vous devenir ? Arrivez-vous encore à parler ou votre bouche n'est capable que de son guttural et malpropre ? "


Il se faufila dans l'ombre et disparut momentanément avant de revenir un seau d'eau tiède dans les mains. Il s'empressa de lui jeter en riant. Il dansa de façon farfelue en chantonnant :


"Hermine ! Hermine ! Mimine ne sait pas ce qu'elle fait ! Mignonne, elle va droit en Enfer ! Mimine ne sait pas où aller ! Mignonne devenu bien austère !"

Il lui jeta d'abord un torchon propre à la tête, dans une position menaçante.

"On se frotte. Le Destin n'aaaat-tend pas !"

Il envoya finalement une cape en peau de lapin sur la jeune fille mouillée.
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MessageSujet: Re: Et il rit dans l'obscurité, il rit...   Et il rit dans l'obscurité, il rit... Gorl10Mar 30 Juil - 14:02

Saisie, elle l'était, par ce personnage sorti des ombres. Rendu balbutiante par son arrivée, elle ne parvint pas à formuler une seule parole cohérente, le dévisageant dans l'obscurité avec de grands yeux écarquillés, complètement déstabilisée par son assaut verbale, sentant sa gorge toujours davantage se serrer. Mort ? Assaillant ? Ahhh... Elle voulut parler alors que les larmes coulaient le long de son visage, alors qu'elle se sentait si perdue... Mais elle ne put pas. Parce qu'il avait disparu. Un instant là, puis plus là... Et hop, le revoilà ! Elle sursauta violemment en hoquetant... Avant de recevoir brutalement sur elle l'eau du seau que l'individu avait trouvé la pauvre le ne savait où, avant de le lui lancer... Et qu'il se renverse piteusement devant elle, l'éclaboussant. Le liquide imbibant ses vêtements, elle frissonna violemment, de peur et de froid mêlés. Il allait bien trop vite, trop vite, riant, parlant, disparaissant sans que le cœur de la mortelle ne s'en remette. La jeune poussa même un petit cri étranglé alors qu'un torchon se plaquait sur son visage. Qu'elle le retire, et ce fut pour voir et entendre l'être fou lui parler plus durement, et une cape lui être aussi jetée.

Son rat lui était depuis longtemps tombé des mains alors qu'elle demeurait ainsi prostrée, les  jambes dans la fange, dégoulinante et tremblante. La pauvrette n'avait pas saisi le tissu, qui gisait à présent dans la saleté, de même pour la cape dont l'un des pans s'imbibait peu à peu au contact de la boue de la ruelle. Le vêtement lui paraissait incroyablement doux, de sous sa couche de crasse, mais elle n'y songeait guère, enserrant sa tête de ses bras, comme craignant un coup, sanglotant silencieusement, prise de réguliers frissons. Mais ce fantôme ne voulait pas partir, et les questions étaient trop nombreuses à frapper aux portes de sa conscience...


"Mais que... Qu'êtes-vous ? Pourquoi me tourmentez-vous ainsi... ? Que vous ai-je... Fait ?" demanda-t-elle dans un sanglot, desserrant l'étreinte de ses bras, pour tenter de distinguer l'individu entre les mèches emmêlées qui s'égaraient sur son visage. Mais parler signifiait s'ouvrir, et à chaque nouvelle parole, la jeune femme l'observait plus franchement, toujours moins retranchée derrière ses bras."Et comment... Comment connaissez-vous mon nom ? Comment savez-vous tout... Tout cela ?" Et sa voix s'étrangla à la pensée de lui, l'être dans le noir qui jaillissait...

Saisie de panique, elle regarda soudain partout alentours, se tordant le cou sans égard pour celui-ci... Comme si elle allait y voir, alors qu'elle peinait déjà à distinguer son interlocuteur dans cette obscurité ! Elle n'entendait rien, ne voyait rien, mais cela ne signifiait jamais qu'il n'y avait rien. Et soudain elle se jeta à genoux devant l'individu, la gorge nouée, tendant des mains suppliantes, alors que de ses yeux hagards se déversaient encore de pures larmes, bien vite souillées par la saleté qui la couvrait toute entière.

"Je suis... Je suis déjà en Enfer..." hoqueta-t-elle, sans prendre garde à une quelconque possibilité de blasphème. "Mes prières ne repoussent rien, je prie, je L'implore mais il y a toujours quelque chose, quelque chose dans les ténèbres, quelque chose qui vient et me trouve..." Il y avait comme une supplique dans ses yeux, que son interlocuteur la détrompe, la fasse se réveiller de ce cauchemar qui ne voulait pas finir, lui dise qu'elle était folle et que seul le désespoir lui faisait imaginer un être d'obscurité résistant à ses prières. "La Lune est là et lui bientôt... Vous ne devez pas rester là, vous ne devez pas... Vous devriez fuir, je voudrais fuir... Mais il me rattrapera quand même."

Et sa voix s'étrangla alors qu'elle retombait, pleurant. Son espoir et son désespoir se tordaient mutuellement le cou, et elle était seul dans une ruelle immonde avec un être fou dont elle ne savait rien, qui la terrifiait aussi mais moins que les ténèbres dont la créature viendrait... Quel Destin ? Elle ne voyait pour elle que misère sur le chemin, chemin cerné par la folie qui le rongeait peu à peu, la poussant souvent, au cœur de la nuit, à courir sans s'arrêter, pleurant, délirant sur quelque chose qui n'existait pas et qui n'était sans doute que l’infâme enfant du sentiment de culpabilité qui devait lui enserrer l'âme pour avoir tuer sa belle-sœur... Mais elle avait beau chercher, elle ne se sentait pas coupable malgré ce péché commis, seules des larmes de tristesse coulaient à la pensée de cette vie tragiquement perdue... Qu'un être fou l'accoste ainsi était peut-être la cristallisation de tout cela ?

"Êtes-vous seulement réel ?!" lâcha-t-elle dans un hoquet presque hystérique, sans le regarder, plongeant juste son regard dans l'obscurité constellée de reflets lunaires sur la boue de Paris.

Mais quand la pauvrette releva les yeux, elle le voyait toujours... Et un rire désespéré se tordit dans sa bouche, avant qu'elle ne la clôt, enfin.
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Le Fou

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MessageSujet: Re: Et il rit dans l'obscurité, il rit...   Et il rit dans l'obscurité, il rit... Gorl10Ven 2 Aoû - 2:20

Le Fou riait aux paroles de la pauvrette devant lui. Les gens avaient toujours des questions si étranges. Que leur importait donc qui il était ? Est-ce qu'il le savait lui ? Non. Et il ne s'en inquiétait guère. Il était lui. Immuable. Ce qui n'était pas le cas du monde qui l'entourait. Tout le temps bizarre, en perpétuel mouvement, changeant. Il ne se sentait pas appartenir à ce monde souvent. Il avait même l'impression que son corps agissait sans lui, en discordance avec cette réalité, tandis que lui était observateur éternel de ce spectacle anormal. Alors que lui importait qui il était.

Cette fillette posait plein de questions, encore et encore dont le Fou tentait d'analyser le sens, penchant la tête de temps en temps pour observer la miséreuse qui se tenait devant lui et qui n’obéissait pas. Les Fils, les Fils s'agitaient dansant mélancoliquement au rythme des pas sur les pavés que produisaient le Fou. Il faisait des mimiques comme s'il se questionnait, portant la main à son bonnet comme s'il se grattait les cheveux, serrant son menton masqué entre ses doigts fins.


"Tu n'as rien fait. Tu n'as strictement rien fait, Mignonne. Et c'est bien ce qu'Il te reproche. Du nerf ! Du nerf ! Tu te laisses trop facilement abattre pour un charme ! Tu tends la main mais la mord quand c'est celle d'autrui. Toujours pas propre ? Faut-il une autre salve ? Hermignonne, tu te fais désirer ! Les Fils, les Fils, les Fils t'appellent à eux. Ils te veulent, ils te tirent, ils te font danser et toi, tu trébuches, tu trébuches."


Le Fou regarda tout autour d'Hermine dans la nuit noire en sifflotant, ne faisant pas le moindre geste pour rassurer l'égarée qui cherchait son bourreau depuis longtemps muselé. Il rechanta son couplet et vit Hermine se jetait à ses pieds, désespérés. Il la repoussa du pied violemment. Sa voix était agressive tandis qu'il se penchait pour cajoler la pauvre enfant.

"Voyons, ma douce et jolie Hermine ! La Lune est mon amie. Je suis son fils et son Fil. Les ombres ne peuvent rien contre les Fils. Elles les entourent mais n'enlève en rien leur existence, leur solidité, leur souplesse. Elles ne font que cacher ce que je te montre. Cesse de geindre et suis moi. Tant que tu es avec moi, tu es en sécurité, Mimine !"

Mais la femme se mit à pleurer à ses pieds, triste à en rire. Le Soleil devait la rendre si laide, si fade. Seul la Lune pouvait l'aider. Mais le Fou s'en fichait de l'aider. Qu'était cette fille hormis une moins-que-rien ? Le Fou riait, de façon chaotique, tandis qu'Il s'imposait.


*Oui, oui, oui, je vais le faire. Juste pas comme ça. A ma façon ! Elle ne voit rien hormis elle-même. On ne peut faire que comme cela. Le Tissu n'en sera que plus solide !*

La miséreuse lui posait une dernière question, ne croyant pas en son existence. Cela amusa le Fou qui fit semblant de pleurer. C'était gênant comme question, elle ne se rendait pas compte !

"Et toi ? Je suis réel. C'est ce monde qui ne l'est pas. Tu le vois bien ! Suis-moi ou je te laisse en pâture aux ombres de la Lune."

Il apprécia son rire. Elle voyait la Farce. C'était assurément une enfant de la Pâle Solitaire. Mais le Fou ne savait pas. Elle pouvait être l'Ombre ou le Masque. Il s'en fichait, du moment qu'elle accomplissait ce que le Fil lui dicterait. C'était après tout logique qu'elle finisse ainsi. Hermine, Hermine, Hermine. Après tout, elle était sa petite fille et elle deviendrait la Dame à l'Hermine. Le Fou commença à marcher, dansant des pas bizarres, disparaissant parfois dans l'obscurité pour réapparaître derrière Hermine en lui tapotant l'épaule. Il était comme le vent insaisissable. Et faisait taire ses inquiétudes par sa magie. Elle n'était qu'indifférence et le suivait sans faire mine de s'en aller.

Ils croisaient de rares gens qui semblaient souriant poliment aux chants moitié paillardes moitié critiquant l'église et le Roi ou au contraire légèrement mécontents. Il dansait aussi autour d'Hermine imitant parfois les bohémiennes. Il l'emmenait à travers les ruelles, changeant perpétuellement de direction jusqu'à arriver à un porche qui conduisait ensuite dans un tunnel très long. Le Fou sifflotait des ballades amoureuses connues puis finalement se posa devant Hermine. Derrière lui se trouvait un rideau composés de plusieurs tissus aux couleurs voyantes.


"C'est ici chez toi ! Tu seras la Reine, la Marquise ! Tous te devront respect. Tu pourras bien sûr sortir. Mais... il n'y a pas de mais, oiseau blanc et soyeux. Vole, chante, tue, comme cela te vient. Je n'ai que faire de toi. Entre dans la Cour des Miracles !"

Et il tira le rideau contre le mur et entra dans la Cour spacieuse où beaucoup de gens se trouvaient autour de feux, de bougies, s'échangeant or et nourriture, sans oublier boisson à profusion. Les regards proches du tunnel où étaient le Fou et Hermine les observèrent rentrer sans la moindre animosité. Un barbu de quarante ans et à la jambe de bois jeta une miche de pain au Fou en s'inclinant légèrement, pain que le Bouffon s'empressa de donner à sa compagne.

"Tu en as plus besoin que moi."


La Cour était jonchée de déchets, de sacs, de vêtements vieux et usés ou riches et incroyablement beaux. Des femmes riaient ou aguichaient des hommes. Des êtres laids se promenaient comme glissant entre les ombres. Il y avait d'autres rideaux à l'ouverture de nouveau tunnel... L'endroit semblait vaste et secret. Mais très animée et peuplée.


"Ce sont ta famille, vilaine Hermine !"

Et le Fou ria, en cela suivit par quelques hommes et femmes autour de lui.
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MessageSujet: Re: Et il rit dans l'obscurité, il rit...   Et il rit dans l'obscurité, il rit... Gorl10

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