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 Guerre et Politesses [pv Cécilia]

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Deindre la Maudite

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MessageSujet: Guerre et Politesses [pv Cécilia]   Guerre et Politesses [pv Cécilia] Gorl10Jeu 18 Sep - 13:44

Guerres et Politesses.
[HS : ceci prend place chronologiquement avant tous mes autres RP’s, Deindre vient d’arriver en ville et a employé sa première nuit à se loger]

Rien n’était plus rassérénant que l’ombre qui s’étendait par delà le crépuscule pour venir masquer ce traitre de soleil par trop ardent pour les êtres de la nuit. Rien n’était plus angoissant que de venir se placer sous la lumière des ténèbres, et de se jeter dans la gueule d’un loup aux crocs si acérés qu’il ne lâchait pas la chair à laquelle il avait goûté. Le loup en question s’appelait « haute autorité du monde vampirique », et dire que Deindre était aussi peu accoutumée à la vie et aux us et coutumes de Cour qu’à la morsure du feu était sans nul doute le plus bel euphémisme qu’on pût faire en cette nuit.

Pourtant… Il était des choses qui devaient ne pas rester impunies, et c’était bel et bien pour cela qu’elle montait au cœur de toute vie culturelle. Ici, à Paris, elle venait quérir le goût amer de la vengeance, et mettre son bras de guérisseuse en armes pour enfin pouvoir demander la grâce de la rédemption au ciel. A présent qu’elle était là, aussi longtemps qu’on lui prêterait la non-vie, elle œuvrerait à détruire l’Usurpateur. Cette noble mission, cependant, ne saurait s’accomplir sans l’assentiment à demeurer en ville des hautes autorités, et, avant toute chose, il lui fallait se présenter.

Elle s’était fait indiquer, avant d’arriver, par une licorne fuyant les affres parisiennes, les lieux les plus importants. l'Hôtel Montmorency pour ce qui relevait de la bienséance générale, l’Hôtel-Dieu pour ce qui était de trouver appui auprès des dernières têtes de son clan. Deux lieux qu’il lui faudrait tôt ou tard visiter. Pour l’heure, elle mit sa survie personnelle et sa bonne entente avec le reste de la société vampirique avant toute idée de vengeance. S’il fallait, pour cette nuit seulement, endurer les Usurpateurs, ces chiens pétris d’une sorcellerie impie, elle le ferait. Mais que l’un d’entre eux ose lever la main sur elle dans l’enceinte de paix de l'Hôtel Montmorency, et elle se ferait un plaisir de porter le discrédit autant que possible sur son infâme lignage !

Deindre songeait, en chemin, que bien qu’étant des fils et filles de Saulot, ce serait la première fois qu’elle se confronterait à l’exercice périlleux de la présentation sans l’appui de feu son Sire. Cette pensée l’angoissa, distillant en elle la sombre crainte d’un échec. Les plus hautes autorités de la ville étaient le Roitelet Ventrue, et la Sénéchale Brujah, Cécilia la Douce. Hors de sa réputation, elle n’en savait rien, ignorant jusqu’à ce à quoi pouvait bien ressembler cette « prestigieuse et belle Dame » qu’on lui avait indiquée.

Se perdant beaucoup dans les rues, Deindre parvint toutefois à arriver au lieu dit après de nombreuses errances plus qu’hasardeuses. La nuit était encore jeune, le temps ne lui était pas compté, cela avait quelque chose d’étonnamment rassurant. Presque autant que le fait qu’il était encore possible pour elle de fuir, de renoncer, et de choisir comme tant d’autres l’exil. Mais en fait d’exil, elle ne réclamait que du sang d’Usurpateur pour apaiser le courroux des Dieux Immortels qui régissaient tout en ce monde, et se moquaient de celui qui osait se prétendre unique.

Resserrant sur ses épaules une cape élimée, remontant sur la paille de ses cheveux le capuchon de lin défraîchi qu’elle portait par habitude, elle pénétra dans la cour royale du palais. Aussitôt le silence de la nuit laissa place à une foule vampirique faussement joyeuse et insouciante. Instinctivement, la jeune guérisseuse redoutait terriblement les jeux qui agitaient cette cour machiavélique dans laquelle elle ne voyait que futurs ennemis de son clan. Ni le maintien étrange de semblables richement vêtus jetant sur elle un rapide regard dédaigneux, ni la prestance hypnotique d’un bouffon dansant derrière les piliers, ni même l’impassible roc d’un chevalier en armure ne la rassuraient. Tous ennemis ou futurs ennemis, tous prêts à se jeter sur l’agneau ! Ah ! Si seulement elle avait pu se douter qu’il lui faudrait apprendre les armes et la mort un jour !

Allons, fille de sang, soit forte ! Ecartant obstinément toute pensée qui pourrait trahir son lignage –son sire lui avait toujours enjoint la plus grande prudence de pensée en des lieux si fréquentés par des semblables - , ou les raisons de sa venue, elle se concentra sur l’idée de s’en aller se présenter aux autorités et demander l’autorisation de demeurer quelques temps en ces lieux pour y trouver le repos suite à l’assassinat de son sire. Voila, c’était bien la meilleure idée.

Totalement perdue, cependant, elle ignorait où se présenter et à qui demander audience. Dame Cécilia peut-être ? Mais à quoi, au juste, était censé ressembler une « Prestigieuse et Belle Dame » ? Merci l’imbécile qui lui avait donné un si vague renseignement ! Elle vit, un peu à l’écart, un semblable qui demeurait dans les ombres, loin du bruit et de l’agitation. Elle tergiversa quelques instants en son esprit, tandis que la panique faisait gronder en elle le rire d’une bête s’amusant de sa frayeur, puis elle se résolu à l’hardiesse. S’avançant vers la silhouette dont elle n’aurait su dire si elle appartenait à un homme ou une femme, elle demanda un peu timidement son chemin :

« Pardonnez moi de vous importuner, mais je suis nouvelle en cette cité. Suivant les usages, je viens ici me présenter aux autorités de ces lieux… Mais j’ignore à qui je dois demander audience. Accepteriez-vous de me renseigner, s’il vous plaît ? »

Il n’y avait plus qu’à espérer que ce ne fût pas un ennemi qui lui donna une réponse.  
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MessageSujet: Re: Guerre et Politesses [pv Cécilia]   Guerre et Politesses [pv Cécilia] Gorl10Sam 20 Sep - 22:05




Voilà bien du souci qui s’invitait en l’esprit de Cécilia ce soir. Cet invité des plus inopportuns, malappris par bien des aspects, lui pesait comme un fardeau sur les épaules, et s’il n’avait été de l’essence des idées, la Brujah l’aurait chassé de sa demeure avec une violence parfaitement assumée. Le visage d’Alastair dansa devant ses yeux ; hargneusement, la Dame de jais ferma les paupières, dans le sot espoir de chasser cette image déplaisante. Il hantait chacune de ses nuits, et n’eût été son rang d’infant du Prince, Cécilia aurait eu pour lui autant d’égards que pour un jeune vampire opportuniste et affamé du pouvoir : un souverain mépris, une ou deux insultes, et peut-être une correction plus physique. Or le Roitelet se savait intouchable contre des manifestations d’hostilité aussi directes, et la Caïnite, frustrée, devait supporter ce sourire suffisant et satisfait sans pouvoir le faire disparaître.

« Peste soit de lui, marmonna-t-elle à son coin d’ombre dans lequel trouvait-elle un peu de paix. »

Soudain Cécilia se rappela en quel lieu et place elle se trouvait. L’Elysium s’agitait comme à l’habitude sous les flux et marées de courtisans et autres intrigants qui, sous leurs airs cordiaux, aimables et sincères, tissaient la toile de leurs petites mesquineries. La Sénéchale craignait moins ces freluquets aux intentions évidentes que ces Anciens aux complots installés dans les ombres, depuis bien des années déjà, et dont elle ignorait tous les fils et les aboutissants.

« Peste soit d’eux aussi. »

Son regard morose glissa sur la foule animée de la gente mort-vivante ; peu d’heures la séparaient du crépuscule qu’elle se sentait déjà emplie d’une triste lassitude. Quels ennemis se cachaient sous les masques ? Qui couvait le secret et vain espoir de monter sur le trône ? De la destituer, elle ? Cécilia étouffa un grognement de consternation. Voilà qu’elle réfléchissait à la façon de ces vampires poussiéreux et acariâtres, obsédés par la crainte de tout perdre à la moindre erreur. Crainte qui n’était pas totalement aberrante en soi, mais fallait-il forcément y consacrer toutes ses pensées ? - Bien entendu, répliqua une voix du fond de son esprit. Une telle attitude est fruit de l’expérience, et l’expérience permet de vivre longtemps.
La Brujah étouffa un soupir, mal à l’aise face à cette perspective de, peu à peu, se tourner elle aussi en vieille chose poussiéreuse et acariâtre. Une moue dépitée passa sur son visage aux traits contrariés, tels qu’ils l’étaient chaque soir depuis des semaines, ce qui ne chassait toutefois en rien sa beauté, lui donnant simplement un air plus sauvage qu’à l’accoutumée.

Soudain un tintement éclata à ses oreilles, balayant par la même les irritants apophtegmes sur lesquels butaient son attention. Immédiatement alertée par le son, que Cécilia savait perceptible par elle seule, la belle dame se tourna vers l’objet de son intuition. Une jeune femme, inconnue, aux habits poussiéreux et usés ; la Sénéchale ne possédait guère un attrait pour les vêtements du monde, se contentant de porter des robes simples, de laisser librement ses cheveux ébènes flotter autour de son visage lunaire, et n’accorder à toutes ces coiffes compliquées que dédain poli, et pourtant, cette enfant présentait si piteusement à ses yeux, que Cécilia en fût prise de pitié.
La Caïnite ne répondit pas immédiatement à la requête de la demoiselle, absorbée par l’analyse de l’aura de celle-ci. Sur un fond blanc chatoyant s’éclaboussaient des moisissures brunes et orangées, agrémentées de quelques taches noires, curieux mélange s’il en était. Le silence ayant assez pesé, la Douce prit la parole d’une voix cordiale :

« Bien sûr que je peux. Votre attachement aux usages vous honore et c’est auprès de moi que vous traiterez votre affaire. Je suis Cécilia, la Sénéchale. Allons dans mon bureau, nous serons mieux en aise pour traiter ce cérémonial. »

Ses pas suivirent de près ses mots, et s’engagea-t-elle déjà dans un couloir que sa voix s’éteignait à peine. Elle invita d’un geste la gracile jeune fille avant de prendre de l’allure, et saisit sur son passage une lampe à huile. Après quelques minutes passées à parcourir les allées de l’hôtel et arpenter ses escaliers, la Brujah s’immobilisa devant une porte en bois massif pourvu d’un loquet métallique visiblement inamovible, aussi lourd que son apparence le laissait supposer. Lestement sortie d’une bourse portée à la hanche, une clef imposante brilla dans la main de la vampire avant de s’enfoncer dans une serrure non moins imposante. Le déclic retentit, et la porte fut finalement ouverte.
La pièce était austère, malgré quelques efforts de décoration par le biais de draperies, de motifs floraux et de bouquets, qui ne cachait pas la sécheresse des pierres des murs ou les meurtrières menaçantes. Sa lumière portée devant elle, Cécilia s’avança et chassa les ténèbres qui régnait dans le lieu clos.

« Installez-vous, elle désigna le fauteuil face au bureau boisé, laissez moi quelques instants… »

Elle attrapa le silex en acier posé sur un meuble, le manipula avec une crainte mêlée de respect, frémissante à la vue des étincelles, et le lâcha avec un certain soulagement après la mise en flamme de l’amadou. Prudente, elle alluma les bougies montées sur chandeliers, ce qui offrit rapidement un éclairage suffisant pour s’y voir, en dépit d’ombres mouvantes et d’éclats tamisés. Cécilia s’installa face à son interlocutrice, paumes posées à plat, la mine fermée mais pas hostile.

« Bénis sont les Gangrels à pouvoir s’avancer dans la nuit sans se brûler les doigts. Très bien, demoiselle : qui êtes-vous, quel est votre sang, et quelles sont vos intentions en ville ? »

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MessageSujet: Re: Guerre et Politesses [pv Cécilia]   Guerre et Politesses [pv Cécilia] Gorl10Mar 23 Sep - 19:29

Guerres et Politesses.
Tandis qu’elle suivait la dénommée Cécilia, Sénéchale de son état, dans un dédale de couloirs que n’eût pas dédaigné un architecte Crétois dont on lui avait maintes fois raconté les exploit pour enfermer un monstre terrible dans pareil labyrinthe dont on ne pouvait sortir sans fil d’Ariane, la jeune fille de Saulot sentait une lente et langoureuse frayeur l’envahir. Elle s’était attendu à beaucoup de choses, mais pas à ce que la description qu’on lui avait faite des autorités de ces lieux fût exacte. Cécilia était effectivement enveloppée de cette aura de prestige qu’avaient ceux à qui le pouvoir semblait naturellement échu, et possédait une non moins indéniable beauté. Deindre ne pouvait s’empêcher de redouter quelque fourberie, ne connaissant ni le clan, ni l’âge, ni les us et coutumes du lieu, et jamais elle ne pourrait demander une telle chose à un être qu’elle présageait bien plus ancien qu’elle ne pourrait jamais l’imaginer.

La jeune caïnite se contenta donc de lisser machinalement l’encolure de sa cape de toile usée par les ans et les intempéries tout en suivant le pas leste de la vampire qui la précédait. Bien que cette dernière eût dédaigné les artifices dont aimaient à se parer les Toréador, et qu’elle ne fût probablement pas une Nosfératu ou une Gangrel, ou alors usant de ses pouvoirs de sang même en Elyséum, Deindre était incapable de savoir jusqu’à quel point la femme qui lui faisait dos était une ennemie. Sa voix, cependant, lorsqu’elle s’était exprimée, avait tinté claire et dénuée de toute animosité aux oreilles de la Licorne, ce qui la laissait présager que l’entrevue se passerait peut-être pour le mieux du monde… Du moins était-ce là ce qu’elle espérait, chassant hardiment la moindre pensée parasite de son esprit pour qu’il demeurât limpide et alerte.

La pièce dans laquelle on l’introduisit était sans doute l’un des lieux les plus riches que la caïnite avait eu l’occasion de visiter, malgré sa grande sobriété. Claquemurée derrière de lourds battants, un havre dépouillé, paré de seules tapisseries précieuses, l’observait par l’œil de ses meurtrières jetant leurs regards sur Paris. Au plus vite cette pièce serait derrière elle, au plus vite la Salubri se sentirait libre de retrouver le fourmillement de Paris où nul ne prêtait attention à elle, et où sa vengeance pouvait grandir en silence, comme autant de racines s’implantant dans les rochers jusqu’à briser le mur de Tremere qui s’élevait entre elle et la lumière.

La Sénéchale l’invita à s’asseoir, Deindre obtempéra gauchement, gardant obstinément ses mains serrées sur un pan de sa robe. Plus que tout elle redoutait de trahir sa soif de vengeance, et demeurer calme tout en tournant ses pensées toutes entières vers toutes ces choses qu’elle pourrait apprendre dans la capitale pour perfectionner son art lui demandait le plus gros de sa concentration. Elle entreprit de réciter en son esprit l’ensemble des dénominations de chacune des plantes qu’elle connaissait. Un peu plus assurée par la longue mélopée des noms et des propriétés, elle en fut surprise lorsqu’elle entendit un tintement sec duquel jaillit une étincelle. Le fil de ses pensées se brisa, et l’ombre de la bête terrifiée passa dans ses yeux. Sa gorge s’assécha soudainement, comme si elle avait subitement grand soif, et il lui fallut faire appel à toutes ses ressources mentales pour ne pas bondir hors de sa chaise et s’éloigner de la menaçante flamme qui dansait à présent sur une mèche solitaire. Bon Dieu, ne jamais se laisser prendre par surprise par le feu ! Jamais !

Toussotant dans un petit raclement de gorge nerveux tandis que Cécilia allumait prestement l’ensemble des chandelles, elle tenta vainement de reprendre le fil de sa récitation mentale. C’était peine perdue, ses défenses mentales s’étaient embrasées dans le même temps que l’amadou.

La voix de Cécilia qui la toisait à présent avec sévérité la ramena bien trop vite au réel, et à la mascarade qu’il lui fallait jouer avec le plus de brio possible.

« Mes excuses, j’ai été surprise par la flamme. Je me nomme Deindre, on m’a appelée bien souvent la maudite, et j’ai gardé ce surnom par jeu. Je suis guérisseuse de mon état, et cherche à perfectionner l’art que mon Sire m’a enseigné.»

Sa voix s’était assurée à mesure qu’elle parlait, et tout ce qu’elle venait de prononcer était parfaitement rigoureux… oh il y avait bien une omission ou deux, son sang, notamment, et ses réelles intentions, mais cela… elle ne savait comment le tourner. Son regard se voila tandis qu’elle hésitait sur ce qu’elle pourrait ajouter, elle tergiversait, n’osant révéler sa lignée de peur d’être tuée dans cette même pièce si une Usurpatrice avait su se hisser au premier rang. On lui avait assuré que non, mais elle pouvait deviner la corruption que ces démons laissaient dans leur sillage, et ne voulant prendre aucun risque d’une part comme d’une autre, elle hésitait à dissimuler la nature des pouvoirs qui coulaient dans ses veines. Les campagnes de diffamation et de chasse des Tremere avaient déjà fait tant de mal qu’elle ne savait que dire. Finalement elle secoua la tête, comme pour chasser une pensée parasite.

« Malheureusement, mon père n’est plus de ce monde, et il m’a fallu quitter les Terres d’Arras, je suis donc venue ici pour parfaire mon art, et m’installer quelques temps afin d’y voir plus clair quant à la suite des événements. »

Elle espérait tant échapper aux questions qui ne manqueraient pas de fuser.
 
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MessageSujet: Re: Guerre et Politesses [pv Cécilia]   Guerre et Politesses [pv Cécilia] Gorl10Lun 29 Sep - 19:21



La Sénéchale releva avec un certain intérêt toute la tension qu’exprima la jeune femme face à elle. L’enfant, pourtant bien accueillie en l’Elysium, ne paraissait guère à son aise, et Cécilia ne pût se convaincre d’en être la seule fautive, tant elle prenait garde de mesurer son attitude pour la rendre la moins intimidante possible. Demeurait le prestige qu’on attribuait à sa fonction qui, par on-dit, pouvait créer l’angoisse dans l’esprit ignorant, et cela était l’hypothèse que la Brujah se décida à garder pour excuser la maladresse de son invitée, et les couleurs d’émeraude et de violet qui fluctuèrent dans l’aura de celle-ci allèrent dans le sens de cette supposition
Toutefois, c’était sans compter la vigilance de Cécilia qui, en dépit de toutes ses réflexions, fut assez prompt à juger la rétention d’informations, pourtant exigées directement, des plus suspectes. Sa propre aura, s’il fût possible de la lire en l’instant, se couvrit d’un bleu sombre, et la Caïnite dévisagea son interlocutrice avec une plus grande pénétration, se demandant avec davantage d’impatience à chaque seconde si l’on ne cherchait à la duper, tout en tentant de garder un visage impénétrable, effort qui lui en coûta.

« Appréhendez-vous qu’une chose ne surgisse d’un coin d’ombre, ou vous fais-je figure d’une telle appréhension ?, lâcha la Sénéchale un peu plus brutalement qu’elle ne l’aurait voulu, ce qu’elle mit sur le compte de son sang de zélote, si rapide à s’enflammer. »

La Demoiselle de jais passa sa main dans la chevelure qui lui avait fait hériter de ce sobriquet, moins par pure coquetterie que par réflexe nerveux, un des nombreux qui la trahissait chaque fois que la tension montait en son esprit. Or, flairer la tromperie sans qu’elle pût dire en quoi celle-ci consistait réellement, était bien une des choses à lui faire perdre rapidement son calme.
Se ravisant quant à sa colère, la Brujah prit sur elle pour apaiser cette susceptibilité qu’elle admettait volontiers parfois trop exacerbée. Son regard se fit plus doux ; deux perles noires brillantes de bienveillance dans lesquelles il n’y eut aucune trace de duplicité, uniquement une sincérité dans son plus bel apparat :

« Vous n’avez rien à craindre en ce lieu. Je suis la garante de la protection de l’hôte, et je ne permettrais qu’il ne soit fait de mal à quiconque ici tant que sont respectés les usages. Je suis navrée d’apprendre la perte que vous avez subi ; marcher seule sans son Père dans ces nuits agitées doit être voyage pénible mais je suis certaine qu’à Paris, vous y trouverez lieu de repos. »

Quelques murmures dans son esprit susurrèrent que la ville n’offrait pas autant de merveilles, mais la Brujah les fit taire intérieurement, préférant croire qu’il pouvait faire bon vivre sur le domaine du Prince. Cette conviction se devait d’être transmise avec soin, tant pour tranquilliser la nouvelle arrivante, que pour lui exhorter les renseignements demandés avec moins de frontalité que précédemment. Ainsi la Révérence nimba la Sénéchale d’une bonté tranquille, donnant une force plus notable à ses mots, et rendant plus propice la confidence et la confiance de cette douce personne tremblotante, pleine de doutes.
Malgré elle, Cécilia ne put s’empêcher de condamner sa propre manœuvre ; elle comprenait l’utilité de la Présence mais n’en approuvait pas l’usage. Toutefois, elle était suffisamment volontaire pour ne pas se priver de s’en servir si cela pût aider son dessein, quand bien même cela astreindrait aux remords plus tard.

« Votre Père, qui était-il ? Et quelle sorte d’art de la guérison vous tient-il tant à cœur à préserver ?, demanda-t-elle, penchée un peu plus en avant, exigeante dans sa question, et pourtant irrésistible par sa curiosité innocente. Je vous écoute. Quelle est votre histoire ? »

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MessageSujet: Re: Guerre et Politesses [pv Cécilia]   Guerre et Politesses [pv Cécilia] Gorl10Lun 29 Sep - 21:08

Guerres et Politesses.
Deindre sut presque immédiatement qu’elle ne pourrait cacher maladroitement ses secrets bien longtemps. Il lui suffit pour cela de subir le regard pénétrant et insistant de la Sénéchale. Indubitablement, elle devait n’avoir pas obtenu ce rôle par l’action du Saint Esprit ou quelque autre billevesée de la religion du Dieu Unique. Quelle sotte elle avait pu être de croire qu’elle pourrait tromper un si ancien semblable.

La jeune vampire sursauta lorsque la voix de son aînée claqua sèchement dans le silence nocturne troublé par quelques crépitements et une âcre odeur d’amadou. L’ordre sous-jacent était sans appel, tandis que la Brujah s’échauffait. Déjà Deindre se maudissait d’un possible incident diplomatique à venir, et redoutait pour sa non vie. Ses mains s’était saisies violemment du bord de sa cape, et tremblaient à présent. Jamais elle n’avait redouté à ce point une explosion de colère.

Mais la Sénéchale se contint, s’adoucit, alluma dans son regard deux flammes de bienveillance qui semblaient si justes et si sincères que Deindre ne put que leur accorder toute sa confiance, sans même avoir entendu la moitié des mots qu’une voix devenue plus calme, plus claire, égrenait dans la tempête évitée au petit matin. Il n’y avait dans sa voix pas l’ombre d’un mensonge, c’était du moins ce qui semblait à la salubri, bien que celle-ci fût loin d’être une experte en la matière. Elle voulait croire bienveillante la Brujah, et ses paroles, auraient apaisé le cœur de n’importe quel semblable par tant de douceur et de compassion. Elles rendirent cependant Deindre bien plus amère qu’elle ne l’était en arrivant, et la poussèrent à se confier sans réserve à une dame si noble qu’elle en espérait encore sa cité, ou du moins celle de son prince, comme un havre de paix.

« Vous voulez des réponses, soit, vous les aurez, je ne suis pas coutumière des cour, et c’est la première fois que je me romps à pareil usage. Veuillez me pardonner d’avoir tenté de vous dissimuler les réponses que je pensais devoir celer soigneusement pour n’être pas tuée à vue dans cet endroit si rempli d’ennemis ! Car vous êtes bienveillante, mais sans doute l’une des seules de cette contrée. Les miens sont chassés, décimés, éparpillés, et victimes de la pire des diffamations quoi soit ! »

Quelques instants s’égrènèrent, tandis que le compte des questions que lui avait posé Cécilia se faisait dans son esprit. Finalement, elle laissa tomber un rire sec, désillusionné, qui ne seyait guère à une si jeune caïnite. Elle avait vieilli trop vite.

« Vraiment… vous garantissez la protection de l’hôte… je l’espère. Il suffit qu’il y ait un seul de ces Sorciers, de ces usurpateurs dans la salle où nous nous sommes croisées, un seul de ces Tremere, ainsi qu’ils se nomment, et vous aurez un incident diplomatique sur les bras ! Mon père fut chassé et diabolisé par ces monstres assoiffés du sang de notre ancêtre, Saulot. Je suis une Salubri. Là où mes congénères luttent au moyen des secrets de notre lignage enseignés par Samiel, un infant de notre père à tous, mon Sire et moi avions choisi la voix de la paix, celle de la guérison, celle de l’apaisement. Nos soigneurs ont été les premiers à tomber, mais nous respectons ainsi les enseignements de notre Ancêtre, Saulot. »

Mais à quoi servait de conserver ces secrets de guérison s’il n’y avait plus personne à qui les enseigner, et s’ils n’assuraient pas la moindre survie ?

« Je ne viens pas à Paris pour le repos, laissa-t-elle enfin tomber, j’y viens pour apprendre à me battre. Mon savoir, l’héritage de mes ancêtres doit perdurer. Et nul soigneur n’est épargné à moins de se cacher soigneusement… Connaissez-vous le meilleur moyen de se dissimuler ? Tuer celui qui vous a découvert. Plus encore si c’est l’un de vos ennemis ! »

Tant de franchise… Une part de l’esprit de Deindre lui soufflait qu’elle ne devait pas être dans son état normal, il lui fallait se reprendre, faire quelque chose, lutter ! … Mais lutter contre quoi ? Il n’y avait pas de danger, ici bas. Cécilia semblait de bonne foi et suffisamment puissante pour le garantir ici, et ce soir. Cependant, cela ne serait certainement pas le cas pour les soirs à venir… En attendant, il lui fallait goûter ces quelques instants de paix avant de repartir au cœur de la tourmente.

« Votre ville n’est pas sûre, Ma Dame, elle ne le sera jamais pour les fugitifs, pas à moins que nos ennemis ne soient tous détruits. »

Son ton s’était fait neutre. Pourtant, il n’y avait plus aucun voile sur les intentions de Deindre.

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MessageSujet: Re: Guerre et Politesses [pv Cécilia]   Guerre et Politesses [pv Cécilia] Gorl10Mer 1 Oct - 21:01




Il ne fallut que quelques secondes pour que le calme de la Sénéchale ne se tournât en un mélange d’inquiétude et de contrariété, qu’elle eut grande peine à masquer. Instinctivement, réflexe malheureux, la Brujah porta son regard sur le front de l’enfant, bien qu’elle n’y vît rien de notable, les propos tenus par son interlocutrice confirmèrent la présence de cette marque clanique jusqu’alors seulement supposée. L’esprit de Cécilia battait la mesure d’idées et de craintes qui fusaient ; toutes les complications et les problèmes que la présence de Deindre en ville soulevait devinrent rapidement évidents, si bien que ces conflits qui s’annonçaient pesèrent déjà à la Sénéchale, et son inquiétude crût encore à l’annonce des intentions belliqueuses de la jeune femme. L’aura de cette dernière se voila d’un noir d’encre, ténèbres de l’âme qui étouffèrent les autres teintes, et on eût été bien en peine de percer ce sinistre rideau de haine qui pesait sur la conscience de la Salubri.
La Demoiselle de jais réfléchit longuement, en silence, et la barre de souci qui se figeait sur son front ne laissait que peu de place aux spéculations quant à son sentiment. Elle regarda la fille de Saulot, le mur, et ses prunelles se posèrent évasivement sur ses propres mains, qu’elle fixa sans rien dire. Après une attente interminable, la Caïnite sortit de sa stupeur pour dévisager à nouveau la Licorne, et ses traits n’étaient que frustration et pitié :

«  Malheureusement, ni moi, ni le Prince, ne pouvons vous venir directement en aide. Le Prince Alexandre a accepté de tolérer la présence des Sorciers en ville, car il a saisi la puissance de ces mages, qui sont méprisés, ici comme ailleurs, mais également craints. »

Les iris de la Brujah brillèrent d’une espèce de colère contenue qui ne demandait qu’à s’exprimer. Ces Tremeres méritaient leur surnom, auquel il fallait ajouter celui de félon et meurtrier, ce pourquoi la facilité avec laquelle ils parvenaient à s’imposer, à faire plier un caïnite aussi vieux que le Prince, n’était pas sans éveiller une rage brûlante dans le cœur de Cécilia.

« En tant que régente du régime princier, je suis officiellement poings liés, et je ne peux guère vous aider dans votre quête. Je m’avance davantage : ma fonction ordonne d’exiger de vous de la tranquillité, afin de ne briser ce fragile équilibre entre eux et nous, ou si vous refusez, de vous forcez à  partir en dehors de cette ville, et vous contraindre à ne plus y revenir. »

La Douce soupira, se repentant de tenir un tel discours, de soutenir des mots qui allaient à l’encontre de ce qu’elle croyait juste. Il y avait de la dureté en elle, indéniablement, nourrie par l’âge ; elle n’en avait pourtant pas assez pour se rendre à une iniquité.

« Je doute de votre succès, dit-elle, navrée, et je ne saurais trop vous conseiller de vous cacher à la vue du monde : survivre est le meilleur outrage que vous pouvez faire à ces imposteurs.
Toutefois… Il est des injustices qui doivent être payées dans le sang. Il y a un autre membre de votre sang à Paris, le seigneur Solomon, qui possède de surcroît le statut de conseiller du Prince et qui, pour ce que j’en sais, est de vos guerriers. Il pourra vous aider, par trop reconnaissant de retrouver l’une des siennes en ces sombres nuits.
»

Les effets de sa Présence s’éteignirent telles les dernières flammèches d’un feu devenu inutile ; la Sénéchale n’avait plus la nécessité de convaincre qui que ce fût, l’adhésion de la Salubri lui étant déjà acquise.

« Les Usurpateurs n’osent porter la main sur votre frère, car le Prince le protège, et s’ils sont des monstres, ils ont oublié d’être idiots. Si vous parvenez à vous attacher au seigneur Solomon, il en sera de même pour vous. Ils ne braveront cette protection tant qu’elle sera assurée.
Malheureusement, cette sécurité est liée uniquement au maintien du Prince à la tête de cette ville. Il vous faudra servir le régime princier si vous souhaitez survivre ici. Comprenez-vous ?
»


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