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 Frederick de Montfaucon - Gangrel

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Frederick de Montfaucon

Frederick de Montfaucon

Gangrel - Bas ClanGangrel - Bas Clan

Messages : 37

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MessageSujet: Frederick de Montfaucon - Gangrel   Frederick de Montfaucon - Gangrel Gorl10Dim 7 Juil - 20:46

Fiche de présentation

Fréderick de Montfaucon


Informations

  • Nom : de Montfaucon
  • Prénom : Frédérick
  • Infant de : Erik
  • Sire de : pas d'infant pour le moment
  • Lieu de naissance : Stryn -Norvège-
  • Date de l'Etreinte : été 930
  • Age visible : environ 40 ans
  • Age réel : 333 ans
  • Clan : Gangrel
  • Génération : 8ème
  • Domaine : une cave sous la Commanderie du Temple de Paris
  • Discipline : endurance (4), animalisme (5), protéisme (4)





Caractère


Frederick est un solitaire, sauvage, surprenant, parfois effrayant dans ses pensées ou ses actions, grand amoureux de la nature, il lui voue un véritable culte et demeure parfois en extase devant un arbre ou un lac. D'un naturel calme et silencieux, il peut éclater d'un rire dément à un événement par d'aucun vécu comme tragique. Sans doute parce qu'il le voit, le vit, autrement. Proche de la nature, il aime le contact animal, végétal, voir minéral et a des gestes caressant envers eux. Beaucoup moins envers humains et vampires, ce qui le distingue et inquiète ceux qu'il croise. Il aime voyager, passer ses nuits en pleine nature, mais actuellement, il a décidé de vivre quelques temps en ville. Extrêmement méfiant envers les autres clans qu'il soupçonne de toujours vouloir manipuler tout le monde, il est difficilement cernable ou influençable. Pour le moment, donc, il plonge dans un univers fait de tavernes, de brassage de population -une première pour lui !-, de putains et de coupes jarrets. Facile ici de se nourrir sans attirer l'attention. Ce vampire là aime jouer : dés, cartes... mais déteste que l'on tente de se jouer de lui... gare aux tricheurs... Il reste silencieux, joue, boit, s'amuse des prostituées ou de toute autre femme lui passant sous le nez, d'une manière très naturelle et sans arrière pensée. Aussi a-t-il beaucoup de mal à comprendre la jalousie inter-femelles et doit-il fuir ces terribles esclandres. Dragueur ? non... polisson, certainement. Frederick est près de la Bête, qu'il cajole et entretien, jaloux du rapport privilégié qu'il entretient avec elle. La Frénésie est pour lui une quasi religion, et la combattre relève de l'hérésie -c'est son avis-. Il aime se battre aussi, et son apparence fluette ne doit pas tromper : Frederick est un danger, avec ou sans armes, tant pour les humains que pour les vampires, et se battre le fait entrer dans des crises de fou rire tonitruants qui déconcertent ou terrifient ses adversaires. Le Viking adore le sang, qu'il gicle, il s'en couvrira, qu'il morde : il s'en repaîtra. C'est la fête ! Du coup, il a un peu de mal en ville... et a dû s'adapter, se cacher de ses odes au sang, mais cela l'amuse autant que d'en profiter au grand jour (devant témoins, s'entend, en pleine nuit...)


Physique


Quel curieux Animal que celui-là, plus proche à la vérité du Nosfératus souffreteux que du puissant Gangrel (!)... de taille moyenne, d'allure frêle et dégingandée, on le croirait toujours dansant tant il aime esquisser quelques pas de côté pour fêter une découverte, une idée, ou une chasse. Mais qu'on ne s'y trompe pas : ses muscles sont des câbles d'aciers enroulés autour de ses os et ont une puissance à faire rougir un taureau. Passée donc l'allure générale, la tête vaut le détour : une calvitie naissante faisant des ravages sur une chevelure blond cendré sans tenue, coupée courte avec des épis récalcitrants, des rides horizontales barrant profondément le front, signes de profondes réflexions sur le monde (?), les yeux enfoncés et fiévreux d'un fou -pas si fou que ça !- un nez légèrement crochu, barbe naissante couvrant un menton fort et lèvres fines, des mains fines aussi, et habiles à l'ouvrage -tailler le bois est un dada- ou au maniement d'armes aussi diverses que variées, tout ce qui lui tombe sous la main, en fait...-, un torse maigre et limite creux, de grandes jambes trahissant la pratique d'une course longue et rapide. Bref, Frédérick est loin de ressembler à un prince charmant, et pourtant, il en a, du succès auprès des filles ! Autre curiosité chez lui, n'apparaissent pas, hors de ses vêtements, de traces de ses frénésies, car jamais il n'a cherché à les éviter, profitant de chacune d'elles pour mieux communier à la Bête. Cela lui laissa quelques traces marquantes comme des plaques de poils de loup, en particulier sur le dos et les cuisses. Evidemment, lorsque Frédérick sent la Frénésie le gagner, il fuit les regards, car ce plaisir doit demeurer solitaire, pense-t-il. Et comment rendre grâce à la Bête si des témoins hurlent en sa présence ? Ceci dit, depuis qu'il a trouvé la force de la lâcher sur autrui, il ne se gêne pas, ce qui explique qu'il ait conservé un physique relativement humain.


Histoire


L'humanité :

Profonds sont les fjords de Norvège... sombres et inquiétants, bordés de falaises abruptes à nulles autres pareilles, de forêts noires si profondes, aussi profondes que les eaux noires de la mer qu'ils emprisonnent. Parfois, à l'endroit où le terrain se fait plus doux, s'élèvent fermes, villages, ou simples bicoques. Sven est né des amours improbables et secrètes d'un jarl (sorte de petit roi) et d'une loeknir (sorte de médecin) vivant dans les bois en solitaire, comme une louve, qui n'approchait les autres que parce qu'ils venaient lui demander conseils ou soins. Il est né, donc, d'une mère accroupie sur la mousse, qui le présenta aussitôt aux loups assemblés pour la regarder faire et à qui, après avoir bien regardé son bébé sous toute les coutures, elle ne jeta finalement que le placenta, dévoré en quelques secondes. Sans ménagement, la femme frotta l'enfant à même la terre avant de le plonger dans l'eau glacée du fjord. N'étant toujours pas mort, elle l'enveloppa enfin dans un linge de laine (vaomal) et le reconnu comme sien. Tekla le coucha près d'elle, dans sa maison à mi-pente d'une forêt épaisse où ne passait qu'un chemin étroit et sinueux. Ce fut là que son fils fit ses premiers pas, entre quelques chèvres, deux louves et cinq ou six poules. La vie, simple, rythmée au gré des cueillettes d'herbes et d'algues, de recherches de minéraux, prélèvement d'écorces, des saisons, de l'enchainement des nuits et des jours, s'écoula comme un murmure. En grandissant, Sven ne montra pas de dispositions à une musculature aussi impressionnante que celle de son géniteur, qui le regardait comme une curiosité lorsque Tekla allait au village, suivit de son sauvageon.

Un garçon se moqua de lui alors qu'il regardait, étonné les porcs dans un enclos. Quelque chose n'allait pas, ils ne se comportaient pas comme ceux de la forêt, et leur peine inquiéta Sven : ce n'était pas naturel, et même contre nature (!). "D'où tu sors qu'une truie pleure ?!!! ah ah ah !!!" et il le poussa si violemment que l'enfant sauvage tomba à terre, dans la boue. L'autre était fort, et grand pour son âge, mais Sven ne se laissa pas faire, se releva et bondit pour bousculer à son tour son agresseur. Tous deux roulèrent dans la boue et en furent bientôt couverts. Coups de poings et de pieds fusaient et un attroupement se forma, d'enfants, puis d'adultes, curieux de connaître le dénouement de la bagarre. Le jeune solitaire perdit. Humilié, incapable de se relever, battu, il resta seul alors que tous retournaient à leurs occupations et que l'autre garçon partait, congratulés par ses copains. C'était donc cela, les autres ? Silencieusement, il alla se laver dans le fjord, remis ses vêtements encore humides, et rejoint sa mère à la nuit tombée. Elle savait. Ne dit rien. L'accueillit entre ses bras. Avoir dix ans n'est pas facile.

Deux années plus tard, le garçon avait deux amis : Bjorn et Rolf (Sven avait compris l'importance des amis, dans l'apprentissage et dans la vie, le partage...) . Ces trois là ne se quittaient jamais, et furent présentés ensemble au Jarl, qui leur offrit leur bracelet d'homme libre. Désormais déclarés adultes, ils eurent droit de vote à l'assemblée (thing). Leurs parents offrirent des sacrifices aux dieux et un banquet aux autres. On s'y pressa, car tous trois avaient parentèle célèbre : qui comme forgeron, qui comme valeureux marin et qui comme médecin. Ce soir là, une fois tout le monde couché, Rolf et Bjorn demandèrent à Sven de tirer les runes. Ils voyageraient sous couvert des dieux, deviendraient riches, et serviraient si bien que le Walhalah leur ouvrirait les portes. Excités par leur journée et cette prédiction, les trois amis ne dormirent pas beaucoup, et dès le lendemain, assistèrent à un thing, pressés de jouir de leur nouveau droit. Mais ils ne furent pas retenu pour les raids, ayant ordre de garder leur famille respective. Quelle déception !!! Pour se rattraper, ils chassèrent, vendirent les peaux, la viande, et se constituèrent un premier pécule pour acheter leur propre drakkar, certains de pouvoir l'armer par eux-même !

Pourtant, quelques années passèrent encore avant leur élection à un équipage, car, bien entendu, ils partirent ensemble, vers l'ouest ! l'Angleterre... son or, ses femmes, Sven dut y avoir bonne descendance, car jamais en reste, toujours prêt à partager ses gênes avec toute femelle rencontrée... il découvrit ainsi que certaines y avaient du plaisir, mais pas toutes... "comment ? elles ne sont pas toutes heureuses de me voir ?"... Il n'en revenait pas... jusqu'à présent, au pays, aucune n'avait été déçue... Il continuait à mettre de côté ses parts, en vue de faire bien d'autres choses avec. Comme armer son propre bateau. Ses amis avaient perdu leur but de vue, mais pas lui. Et un jour, il leur annonça la nouvelle : c'était bientôt prêt. Ils en furent, et une vingtaine d'autres avec eux. Direction, le sud de l'Angleterre, et plus loin, autre royaume plus riche encore, comme ils le découvrirent : la France ! il n'y avait qu'à se baisser pour ramasser l'or ! et les thraellar (esclaves) se vendaient bien au retour. Tout était si bon, si facile... au point que les nobles de là-bas autorisaient les Hommes du Nord à s'installer ! Mais tel n'était pas le but de Sven, trop jaloux de sa liberté, et attiré par la sauvage beauté de son fjord : il y revenait toujours. Bjorn s'installa en Normandie, avec sa famille, et sa ferme devint base arrière des raids d'été. Les Francs étaient si couards qu'ils versaient tribu ! même plus besoin de piller, il suffisait de se montrer pour que l'or arrive à flot. Sven décida de s'aventurer plus au sud, tomba sur Bordeau, remonta l'estuaire et pilla tout son saoul un pays riche et facile d'accès. Mais la rivière ne permettait pas de longues incursions. L'hiver, Sven aidait sa mère, apprenait ce qu'il devait d'elle, portait toute son attention à la nature environnante, devenant quasiment mystique... et préparait ses futures campagnes de printemps. En 919, il prit la direction des Shetlands, les doubla après y avoir festoyé avec Olaf qui s'y était installé, renouvela ses vivres, et descendit en Irlande : le pillage y fut fécond. L'année suivante, de chez Olaf, et avec deux autres bateaux, cingla plein ouest, pour arriver sur un continent magnifique, verdoyant, aux sources chaudes, nommés par les anciens Groenland. Mais il n'y avait rien à piller là-bas, et Sven ne comptait pas le coloniser. Il revint chez lui, à Stryn. La religion chrétienne continuait de s'étendre, mais, situé au nord, sa ville n'était pas encore touchée. Il ne l'aurait pas supporté. 921, le Viking opta pour la Bretagne et y trouva trésors et terres en pagaille. Nombre de ses compagnons y retournèrent fonder des colonies, à l'instar de ce qui s'était passé en Normandie. Il prit une femme, Sigrid, belle blonde ondulant telle une algue, souple et ferme, qu'il fit sienne et couvrit de bijoux et de fourrures, d'étoffes rares. Partir en campagne, loin d'elle devint difficile, surtout quand elle lui donna un fils, Erik. Il avait 32 ans et devint mystique, disparaissant plusieurs jours en forêt, revenant couvert de terre, les yeux lui mangeant le visage. Sven ne partit pas en campagne cet été là, laissant ses amis y aller sans lui, avec son drakkar.

Non, désormais, Sven n'aspirait plus qu'à se fondre au coeur de la forêt. Pour la première fois de sa vie, il était allé au temple d'Odin, loin à l'intérieur des terres à l'âge de 26 ans, ce qui était tard, mais son village n'ayant pas de raison d'invoquer ce dieu si puissant auparavant, le pèlerinage n'avait pas eut lieu. Il s'y était dit que nul ne connaissant son père, il s'agissait probablement d'un esprit de la forêt, ou d'un dieu, même... tant sa chance en campagne était éclatante. Son prestige en fut renforcé. On venait de partout lui porter blessés et malades, qu'il soignait et sauvait comme par miracle : tous reconnaissaient son pouvoir. S'il jetait les runes, nul doute que ce qu'elles annonçaient se passerait. Et toutes ces années de pillages et pirateries, il y songea... durant six longues années, avant de changer radicalement de vie. Mais cela n'alla pas sans ennuis... et le Jarl le prit mal, soupçonnant son fils de vouloir prendre sa place en demeurant à terre, à placer ses pions contre les siens... il envoya tuer cette part d'illégitimité -qu'il ne voulait étaler au grand jour-. Tekla aux longs cheveux gris, Eric, cheveux longs et blonds, yeux gris, huit ans, moururent les premiers, et Sigrid dans ses bras, au milieu du brasier de leur maison. Le combat avait été trop inégal, et Sven, blessé, avait tué huit de leurs assaillants, en vain, puisqu'il allait périr brulé vif.

L'Etreinte :

Un ouragan l'arracha au feu et l'emporta dans les airs, le perchant à plus de trente mètres du sol, un démon au visage déformé l'observait de ses yeux sauvages, posant une question si précise : "Veux-tu mourir et te venger ? et avoir l'éternité comme domaine ?" qu'elle dansa au coeur du miraculé qui accepta. La suite fut un enfer où douleur, brûlure, effroi, détresse profonde et désirs insatisfaits se disputaient le siège de son coeur disparu. Un enfer dont il revint, trois années plus tard, une nuit pour tuer le Jarl, sa famille, ses alliés, arrachant les gorges, s'abreuvant, se saoulant de tant de morts, riant aux éclats d'un rire dément ! Au lever du jour, terrifiés, les habitants du village osèrent sortir de leurs maisons et constatèrent la terrible vengeance du fils d'un dieu, car le doute n'était plus permis désormais ! Sven était bien le fruit d'une magicienne et d'un dieu ! Son âme désormais apaisée, laisserait sans doute le village tranquille, car c'était un homme bon, juste et droit. C'est ce qui se passa...

Le Neonatus :

En effet, Erik, son Sire, fasciné et furieux, captivé par cette vengeance froide et méthodique, le punit pourtant de tant de débordements, et l'emmena en Russie. Sven détesta ce voyage, ces gens rustres et pauvres le dégoûtaient, qui s'accouplaient en public avec n'importe qui, alors que chez lui, les règles sexuelles étaient si dures et si sacrées. Il apprit à obéir à son Sire, auquel, du reste, il ne pouvait résister. Au fil du temps, il l'idôlatra, aussi. Puis, la tristesse s'abattit enfin sur lui, et son dos se vouta. Tout au long de ses repos diurnes, il revoyait le bonheur simple de vivre, retiré du monde, avec sa famille disparue... Il traînait ses regrets comme un drakkar-tombe. Le temps passa. Erik et lui vécurent en actuelle Prusse après en avoir appris la langue, et il fut bien plus facile de se mêler à la population et de prendre ce qu'on leur devait : le sang. Vivre la nuit leur évitait, la plupart du temps, les rencontres avec ces moines chrétiens qui envahissaient toutes les contrées de leurs mensonges et de leur dieu mort.  Sven crachait à chacune des invocations de ce curieux dieu, et appelait à son aide ceux, bien vivants, qu'il avait toujours prié avec ferveur : Thor à la guerre, et parfois Tyr (en cas de justice à rendre), mettant aisément le feu aux églises et monastères, maudissant ceux qui prônaient mort et soumission, là où vie et honneur devaient être ! Ils allèrent s'établir près de Rome et passèrent de belles nuits de chasse dans les Alpes hautaines, s'amusant à courir sur les glaciers, voyant des choses que nul autre n'avait vu avant eux -sauf d'autres vampires, peut-être-, poussèrent jusqu'en Terre Sainte, pour voir d'où venait le Christ, cette terre pauvre et aride les révulsa en même temps que les richesses qui s'y accumulaient les attiraient. Ils pillèrent, menèrent grand train à Jérusalem où leur palais devint réputé pour sa douceur de vivre et ses nuits magiques. Mais une révolte sarrasine mit fin à la vie paisible de ces vampires qui se repaissaient à loisir de proies consentantes et goûteuses, et ils s'enfuirent dans les forêts d'Oural après avoir traversé les Indes... "Que la terre est vaste !" se confia Sven à son Sire. Eric sourit, énigmatique, et l'emmena voir les hommes aux yeux en forme de fente : des Chinois ! Sven aimait apprendre, découvrir, expérimenter, au point qu'il fit sauter une poudrière sans vraiment le vouloir, forçant les deux vampires à fuir précipitamment le courroux d'un prince Ventrue oriental fort mal luné... ce n'était que de la poudre noire, quelques entrepôts de soierie et d'ouvriers soyeux... pas de quoi en faire un drame !

Son lien avec la nature se fit plus étroit, et Sven appréciait de dormir à même la terre, la sentir partout autour de lui et une compréhension grandissante de ses mystères s'incrusta en lui. Les plantes médicinales -feuilles et racines-, les graisses, les incantations ou prières aux dieux ou à certains esprits (humains ou animaux), n'empêchaient nullement le neonatus de continuer à tirer les runes pour les humains parfois croisés. Ne pouvant plus les tirer pour lui, puisqu'à chaque fois le tirage se révélait impossible, les runes se tournant toujours contre terre en propos incohérents, il le faisait pour les vivants... quelques élus... Il se vit écarté des dieux... exclu du Walhalla par le choix fait de l'immortalité sur terre. L'avaient-ils perçu comme une fuite ? une trahison envers eux ? Sven avait librement choisit son destin, et ainsi déplu aux dieux qu'il vénérait pourtant encore. Il pleura. Certainement, il était damné... Ses amis d'enfance, désormais, s'y trouvaient et festoyaient, se battant chaque jour, mourant, et ressucitant chaque nuit pour le banquet et la fête. Que les années lui pesaient... et il apprit que ses dieux étaient morts, que le Crucifié les avait vaincu. Il abandonna tout espoir de rejoindre les siens et porta sa peine comme une cape mouillée qui alourdissait son pas.

Son Sire lui apprit à se servir de ses griffes, ce qui ne fut pas sans blessures auto infligées au début, à écouter et comprendre les animaux, à apprivoiser la Bête, à chercher Sa compagnie, à ne pas lutter contre la Frénésie, à chasser -bien sûr-, à s'amuser, à raconter les exploits du Clan aux Gangrels rencontrés, et peu à peu, Sven devint aussi un conteur renommé parmi les siens. Il sourit à nouveau, heureux de rencontrer d'autres vampires comme lui, qui aimaient la fête, la nature et les exploits. On l'appelait souvent lors des réunions, pour l'inviter à raconter les exploits de tel ou tel... Il aimait cela, usant de mimiques et de sauts parmi ses pairs, qui criaient et l'encourageaient. Le bonheur revint, doucement, au bout d'un si long siècle de tristesse. Mais le visage de Sven en demeurait marqué, et l'on savait, en le regardant, que sa vie n'avait pu être sans difficulté... mais qui pouvait s'en prévaloir en ces temps sombres et inquiétants ?

Le vampire :

Erik disparu en l'an 1044. Sans un mot, sans une explication. Il disparut. Simplement. Considérant certainement son Infant apte à vivre par lui-même. Seul, confronté à la véritable solitude, Sven s'y baigna tout son saoul, jouissant sans retenue de la non-vie. Au programme, femmes, Frénésie, découverte du monde... Il erra ainsi, préférant le couvert des forêts, passant pour un esprit plus ou moins malveillant, se frottant parfois à d'autres vampires, mais les évitant la plupart du temps. Cela dura une dizaine d'années pendant lesquelles il ne parla quasiment pas, se fondant totalement à la nature animale qui sommeillait en lui. Sven retourna à son village natal, devenu petite ville portuaire tranquille. En 1055, il y avait une église. Après son passage, il n'y en eut plus. Et tous ceux qui portaient sur eux une croix moururent dans le sang. Repus mais furieux, il quitta Stryn et alla pleurer sur le lieu de sa maison, à flanc de montagne, dans la forêt qui avait repris ses droits. Aucune trace du passage de Telka et de son grand savoir.

Le vampire s'enterra et dormit, épuisé, dix longues années, refusant tout contact avec le monde. Lorsqu'il sortit, il était à demi fou et assoiffé. Il retourna à sa ville, y trouva une nouvelle église, la détruisit, et tua tous ses adeptes, hommes, femmes, enfants : ils ne méritaient pas de vivre, et puisqu'ils adoraient un mort, qu'ils aillent le retrouver ! Sven profana les lieux d'os d'animaux et de sang. Sa haine de la chrétienté et de ses comportements barbares n'avait en rien diminuée. Le Gangrel descendit alors au Danemark, puis voyagea au coeur du Saint Empire Germanique, fit une descente plus au sud, Florence, Rome, où il profana nombres de lieux saints, mais fut menacé par les princes vampires qui ne virent pas d'un bon oeil tant de sang et surtout le réveil de quelques moines fous, prêts à tout pour faire cesser l'oeuvre du diable. Finalement, en 1067, il fut pris par le roi de Rome, un Toréador du nom de Marco qui passait son temps à chanter et à se regarder dans un miroir d'étain poli, qui le traduisit en justice et le condamna à mort par exposition solaire. "Comment un vampire peut-il limiter la liberté d'un autre ? de quel droit ?" hurla Sven. Et il lui fut répondu : "du droit pour tous à jouir paisiblement de la non-mort". Le Viking en fut assommé. Comment ? se plier à un roi ? Chez les Gangrels, point de ces tralalas ! Tous étaient égaux, et les conflits se réglaient au premier sang. Il fut emprisonné, et visité par des Nosfératus et des Brujah, qui pendant plusieurs mois, tentèrent de le raisonner, de faire amende honorable, et de rejoindre la cour. Avec fierté et obstination, Sven refusa toute main tendue. Les Nos' puaient et les Bru' s'étaient soumis au pouvoir, ce qui, de fait, les excluaient des vampires fréquentables de l'avis guerrier de Sven. Il fut emmuré vif durant cinq ans et ce fut un Ravnos du nom de Djidjio qui le fit s'évader, au risque de sa vie et de sévères représailles envers son clan, contre rançon -il avait entendu dire que le Viking pouvait être fort riche...-. Sven le salua, l'air grave, une fois hors les murs de la ville éternelle, et s'enfuit, ne revenant que quatre mois plus tard, à la tête d'un étrange convoi de deux boeufs tirant un lourd charriot chargé d'or. Djidjio n'en revint pas et il fonda son royaume à Naples dès l'année suivante.

Sven dut se terrer loin de là, en Aragon, recherché par tous les princes en mal de pouvoir. Sven les abhorrait, tous. Rejetait farouchement ces gouvernements semblables à ceux des hommes. Ce fut là qu'il eut l'occasion de sauver la vie d'un Charlatan à qui le prince de Zaragoza voulait faire arracher les crocs pour ses vols répétés dans son propre palais. C'était à la Pâques de l'an 1073. Sven lui dit simplement "vas, et dit à Djidjio de Rome ce qu'il est advenu de toi, il saura" et disparu, rejoignant la Bigorre, où il revit l'un des Brujah de Rome, Christian. Ils se battirent, Sven gagna, éclata de rire, et remit son adversaire sur pieds. Ils discutèrent toute la longue nuit du solstice d'hiver de cette même année. Le guerrier servait le roi de Navarre et informa le Gangrel de l'évolution des temps, de la nécessité, pour les Animaux de se décider enfin à prendre place parmi les clans, alliés aux Brujah, bien entendu, qui pourraient les introduire en cour. Mais Sven se méfiait et ne voulait pas être enchaîné, à quiconque. Il fut furieux d'être rangé dans les Bas-Clans, alors que son interlocuteur se trouvait dans les Hauts-clans. Il se dressa d'un bond et hurla : "qu'es-tu pour m'être supérieur ?!!! Je t'ai battu, et te battrais encore et encore !". Christian eut la sagesse de demeurer assis et de baisser la tête le temps de laisser passer l'orage, dont il savait qu'il serait court, violent, et d'autant plus dangereux qu'il réagirait. Sven le dominait de toute sa hauteur et se... calma. "Ecoute... ceci n'est pas pour te ravaler à un rang qui n'est pas le tien. Mais les choses changent, et tu dois t'adapter. Vivre dans les bois en compagnie des Lupins, à hurler à la Lune ne t'avancera à rien, ni toi, ni les tiens". Le sang du Viking bouillait en entendant cela et brûlait d'en découdre, tout en cherchant à s'échapper de ce piège, car nul doute, c'en était bien un ! on voulait le lier. Comme il l'avait été, autrefois, au Jarl qui avait voulu le tuer -alors qu'il était son propre fils !-.

A Iruna, Sven voulut bien être conduit, et présenté au roi Brujah en janvier 1074, qui l'accueillit bien, lui fit une place de choix, lui donnant sans délai la direction de sa propre garde en preuve de bon accueil et grande confiance. Ainsi honoré, Sven accepta, comme les Vikings acceptaient de servir comme mercenaires auprès des rois chrétiens humains. Il apprit ainsi beaucoup sur l'organisation des clans, apprécia, au final, davantage les Nosfératus que les Ravnos, et apprit d'eux beaucoup de la culture musulmane en matière de médecine et de mathématiques. Cet intérêt ne fut pas sans surprendre Carlos, le souverain, qui s'en étonna. Sven trouva d'autres Gangrels, dont il fit des gardes redoutables. Le royaume prospéra car le roi avait une main de fer et conduisait rudement les affaires, sans jamais se révéler aux humains, ni céder au puissant roi Ventru de Burgos. Pour les mortels, il était marchand de draps... voyageant beaucoup. Cela attira les convoitises et il fut vaincu par les Assamites. Ces derniers, traitres jusqu'aux bouts des doigts, prirent l'apparence de Carlos, et manquèrent tuer Sven en juillet 1107, qui n'en échappa que grâce à sa Frénésie. Furieux, il apparut ainsi au véritable roi dès la nuit suivante, récriminant contre sa bassesse. Carlos jura qu'il n'avait pas cherché à le supprimer, le Viking, ne pouvant le tuer tant les Brujah furent solidaires, s'enfuit, emmenant avec lui les membres de son clan "Je t'ai loyalement servi durant 33 années et voilà ta véritable face au grand jour ! honte à toi et à ton clan !!!" hurla-t-il, malade d'avoir été ainsi traité et surtout trahit. Christian, effondré, interdit à ses vampires toute contre attaque, atterré par ce qu'il venait de vivre et en cherchant déjà la cause. Les Gangrels se dispersèrent et se jurèrent de ne plus jamais mettre les pieds dans aucune cour. Ce ne fut que bien des années plus tard,  qu'un Brujah trouva enfin Sven dans une taverne de Londres, après l'avoir cherché en vain durant 14 ans, et lui tendit un document de la main et du sang du roi défunt, disant en substance "le lien entre nos deux clans ne fut jamais rompu. Les Assamites se sont joués de nous". Plongeant son regard dans celui du messager, Sven approcha le parchemin du feu, un sourire flottant sur les lèvres, tandis que ses yeux le défiaient effrontément, puis l'y laissa tomber. Le messager frémit mais réussit à ne pas réagir, conservant un calme que lui avait ordonné expressément Christian avant de l'envoyer en mission : le Viking était vieux et puissant et furieux de la duperie dont il pensait avoir été l'objet. Il était évident que Sven ne croyait pas un mot de ce qu'il avait pourtant lu en lettres de sang. Le Zélote dit simplement : "Pourtant, c'est vrai", avant de disparaître. Sven se saoula cette nuit là, à la Tour de Londres, il y eut grand massacre, carnage de prisonniers et de gardiens. Les corbeaux furent bien contents au petit matin de mars 1111...

Le réveil fut difficile pour l'Animal qui pensait s'être bien caché non loin de la capitale anglaise, terré dans un bois. La garde du roi de Londres, composée de Brujah et de Gangrels, l'avait retrouvé et mené devant le monarque. Edward était un Ventru, officiellement notaire pour les humains, grand, sec, beaucoup de prestance et d'habileté politique... et furieux de l'entaille faite à la paix maintenue dans son royaume et du risque prit quand à la révélation possible de l'existence vampire aux humains du fait de l'incartade de ce... Viking. Le Lassombras Wilhem servait de Procureur et rappela la condamnation à mort frappant Sven à Rome. Mais le Brujah Daniel insista sur la place accordée par le roi d'Iruna, comme chef de la garde royale, en vain, car ressortie la fin tragique de Carlos. Edward, jusque là silencieux se leva et prit la parole : "Tous ici, savons d'où vint cette désertion Gangrel..." Sven se jeta en avant, retenu in extremis par ses gardes Brujah. Il eut le temps de voir frémir les autres Gangrels à l'évocation d'une possible tâche faite à leur honneur. Mais déjà le roi poursuivait : "leur roi avait été" copié par un de ces Assamites maudits !!!" le silence plana au-dessus de l'assemblée, et certains accusateurs véhéments baissèrent pudiquement la tête. Sven ne comprit pas immédiatement et ne se rappela du parchemin que lorsque le souverain eut ajouté "C'est par ruse que les Assamites ont retourné les Gangrels contre leur roi" et le Viking de couper : "ce n'était pas mon roi !" en redressant la tête. Quelques rires étouffés, des regards ahuris ou foudroyants et le silence tomba comme une chape de plomb sur la cour. Edward toussota et reprit "le roi que tu servais, cela s'entend..." Sven acquiesça alors, acceptant la suite. Et le choix entre le cachot durant dix ans ou le bannissement fut vite fait. Il partit loin d'Angleterre. Et loin des autres vampires. Il traversa la mer, alla en Irlande, y accumula un nouveau trésor auprès des différents monastères en massacrant leurs moines, servant doublement sa cause, et pécuniaire, et vengeresse à l'encontre de la chrétienté, avant de retourner en Bretagne où il cacha son trésor -l'un des nombreux qu'il avait à travers l'Europe...-. Finalement, ayant entendu parlé d'une seconde croisade et se souvenant de la douceur de vivre en Terre Sainte, Sven prit par la terre le chemin de Jérusalem... il fut avec l'armée sous les murs de Damas en juillet 1148, et regarda, effaré, la levée du siège au bout de... quatre jours ?!!! ah non ! le Viking n'allait pas rentrer comme ça... et il marcha jusqu'à Jérusalem, acquit un palais, des esclaves, erra dans les alentours, vidant au hasard de ses rencontres, ce qu'il trouvait, prostituées, père de famille, soldat, et même vizir... il s'ennuyait à mourir et visita les catacombes sous la ville, y trouvant de nombreux trésors et d'étranges statues, sans doute d'anciens dieux aussi morts que les siens... las... il rentra en Europe, passant par l'Asie mineure, la Grèce, coupant par les Alpes.

Naissance de Frédérick :

Il arriva finalement, en 1169 à Mayence en Rhénanie, où, fatigué, il se posa dans le sous-sol de l'église d'un monastère de femmes, qu'il épargna miraculeusement, car l'une d'elle, l'abbesse, était une grande érudite et surtout, surtout, une mystique dans l'âme. Et puis, Sven fut littéralement charmé par les voix des moniales, véritables sirènes divines à ses oreilles... c'est ainsi qu'il découvrit, lors de ses rencontres secrètes (et nocturnes !) avec Hildegarde, une femme de plus de 60 ans (!), le pouvoir curatif des pierres. Il échangea un peu de ses connaissances contre la sienne, qui comportait aussi de la musique et des tisanes. Sven fut charmé par les chants, s'en laissant bercer... une chance qu'Hildegarde fut bienveillante à son endroit, sinon, elle eut pu le tuer si aisément...Trouvant son prénom bien peu chrétien, elle le nomma "Frédérick", du nom d'un évêque ayant ardemment combattu l'inceste au siècle précédent, mais ne réussit jamais à le baptiser. Le vampire accepta ce nom, lui qui respectait scrupuleusement les strictes règles sexuelles des Vikings, et trouva même le nom beau : "Roi dans la Paix" lui convenait. Et l'idée de tenir tête aux puissants aussi. Lui dormait dans un caveau, sous l'église, et toutes les nuits, ils parlaient, échangeaient, s'enseignaient mutuellement leur savoir -sans que les autres moniales n'en sachent jamais rien-. A minuit, les soeurs venaient dans le choeur et chantaient dans la lumière vacillante des cierges. Chez elles, point de prosélitisme, mais l'amour du prochain, la protection du faible, les soins aux malades et aux blessés. Le Viking, totalement sous le charme, caché dans les hauteurs de l'édifice, se laissait baigner de cette sérénité. Cela dura dix ans, dix années merveilleuses pendant lesquelles il vécut au milieu de toutes ces femmes sans jamais en toucher une seule. Sans que cela ne lui manqua.  A la mort d'Hildegard von Bingen, en 1179, Frédérick résolu de repartir en croisade -puisqu'une troisième partait, sous les ordres de Richard Coeur de Lion-, comme pour noyer le chagrin de cette soeur spirituelle dans la mystique.

Il déambula beaucoup dans les rues de Jérusalem, peuplée de Croisés, de Pèlerins, d'Hommes de Dieu, d'Illuminés, de Soldats, de Musulmans, de Chrétiens... Une telle débauche de nourriture et de sexe... Frédérick acheta un petit palais et s'y aménagea une cache d'où nul ne pourrait le tirer en plein jour, parfaitement secrète et barricadée, puis quelques esclaves, dont un géant noir qui gouverna sa maisonnée. Le "maître" était souvent absent, et les serviteurs n'en furent que plus zélés à le servir, même s'ils ressentaient parfois de curieuses faiblesses -dues aux prises que faisait leur maître sur eux sans qu'ils ne s'en souviennent jamais, jamais non plus les nuits d'amour avec Myriam ou Sophia...-. Le Viking prenait soin d'eux et les avait choisi pour différentes raisons, surtout leur propension à la désobéissance et au risque de mort qui s'accumulaient sur leur tête. Il ne participa jamais aux combats entre ces deux religions qui le laissaient de glace, mais fut instruit de la Tohra... ce livre étrange qui parlait d'un Caïn qui, immédiatement, fit écho en lui, et d'une Lilith... si... proches de ce qu'ils étaient, eux, créatures condamnées à la nuit pour l'éternité. Les batailles s'enchaînaient, Acre, Arsouf, Jaffa... Noël 1191... ses esclaves chrétiens s'étaient rendu à la messe de minuit, et... Frédérick les accompagna, pour la première fois. Silencieux, il observa les salamaleques de ces prêtres tout en évaluant la vente de l'or qu'ils portaient sur le dos et dispersaient en vases, plateaux et coupes posées sur le drap blanc de l'autel. Son oeil avertit lui dit qu'il pouvait y gagner beaucoup... Mais l'image d'Hildegarde le fascina. Elle lui apparut simplement vêtue de sa chemise de nuit, âgée, mais le regard ferme, il sourit, inclina la tête, et murmura "c'est bon... je ne le ferai pas..." en vieil allemand. Ses esclaves ne comprirent pas et le crurent touché par la grâce tant son regard était extatique. En rentrant, ils furent témoins d'une attaque sarrasine sur deux chevaliers du Temple, et Frédérick pressa les siens de courir à la maison. Il resta et regarda. L'un d'eux tomba, mort, et l'autre se battait, encore et encore, refusant la défaite, épuisé. Ses assaillants reçurent du renfort, ils étaient onze maintenant, et se gênaient. Dos au mur, le Chrétien commençait à faiblir, mais occis plusieurs adversaires, quatre, cinq, deux autres eurent un membre tranché et s'enfuirent en hurlant. Le Croisé s'effondra, mais avant que les lâches ne le tuent, Frédérick en fit son repas... Quatre vermines rapidement bues lui rendirent quelques couleurs, et il porta le blessé sur l'épaule comme un sac de linge, le soigna une fois chez lui, et le confia au géant d'ébène : "Déthié, tu réponds de sa vie sur la tienne. Ne le laisse pas se lever. Je rentrerai ce soir, j'ai à faire". Le Noir s'inclina et ne quitta pas la chambre magnifiquement ornée où gisait le corps couvert de bandage du chevalier. Il fit nettoyer et réparer ses vêtements. Le blessé n'ouvrit pas les yeux, ni la nuit suivante, ni le jour suivant, mais la troisième nuit, il geignit en bougeant et ouvrit péniblement les yeux, stupéfait de ce qu'il découvrit. La pièce, tendue de soie orange et rose, des gazes protégeant le lit où il se tenait, les bandages d'une éclatante blancheur sur sa peau bleuie, le géant aux yeux bons qui veillait sur lui en silence, et lui proposait de l'eau en mouillant un linge et le passant sur ses lèvres. Il ne put parler, entrevit un homme dégingandé ressemblant à un singe, sans pouvoir définir s'il l'avait rêvé ou non... La nuit suivante, il le vit observer son sigillum. "tu étais sale, tu puais, ton corps n'était point soigné... pourtant, tu te battais ardemment. C'est pour cela que tu es en vie" dit simplement le curieux personnage au torse creux et aux yeux fous, visiblement propriétaire des lieux, en le regardant, penchant la tête tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, esquissant d'étranges pas de danse... "Je m'appelle Nicola d'Entraigues" murmura le blessé, mais son hôte ne lui répondit pas. Le géant dit "moi, c'est Déthié". Ce n'était pas ce qu'attendait le Croisé. "Je suis chevalier du Temple". Rien. Il s'endormit après qu'une magnifique esclave lui eut fait avaler un peu d'eau parfumée. Nicola se souvint les avoir vu à la messe, cette nuit de Noël... où était son compagnon ? mort, sans doute... La nuit suivante, le fou reparut, changea ses pansements, plaçant d'étranges herbes et emplâtres sur ses plaies devenue belles déjà et il se demanda en silence *Qui est ce sorcier ?*, baissant les yeux pour ne pas rencontrer, ceux, sauvages et perçants du "maître", comme l'appelaient chacun ici. Apparemment, c'était un homme juste et droit, qui traitait bien ses esclaves, car tous l'étaient en cette maisonnée, et tous lui étaient entièrement dévoué. "Je suis Frédérick" déclara tout de go l'étrange médecin, la septième nuit, sans que rien ne fut échangé avant, Nicola ayant compris que toute parole était inutile devant ce curieux infirmier. Il but les élixirs, et la plupart du temps, le chevalier dormait. Il se réveilla la huitième nuit, au dortoir de l'infirmerie du Temple, l'inconnu l'avait fait porté là par son esclave Numide, sans un mot. Le Commandeur avait cherché à remercier l'étranger, mais le géant noir avait disparu.

Quelques années plus tard, en 1221, ses esclaves morts, Frédérick choisit de rentrer en Europe. Il se souvenait des conseils dispensés par Christian, le Brujah : se mêler aux princes deviendrait une nécessité... Prenant le chemin des écoliers, il rentra par l'Egypte, longea la côte, aborda en Ibérie, demeura à Séville, où il croisa nombre de Toréadors, ces curieux amoureux de l'art, ces artistes dégénérés, certains du beau, fasciné par lui au point de pouvoir en perdre la vie, et il en fut de même à Cordoue et à Grenade. Les forêts manquaient cruellement au Viking, qui remonta quasi d'une traite jusqu'en Norvège, pour s'y ressourcer. Partout, des royaumes vampires où il fallait montrer patte blanche dès qu'on entrait dans une ville. Le nocturne se sentit oppressé et décida d'aller en France. Sur son chemin, il croisa pas mal d'autres Gangrels, sauvages comme lui, qui lui parlèrent de réunions dans les grandes villes, de différents clans, d'alliances qui se formaient, de puissants royaumes qui s'affrontaient. Il se fit donc expliquer cela, et trouva dangereux qu'aucun des siens n'y fut représenté. Le Viking s'aventura donc jusqu'à Paris, où il convainquit sans mal, un aubergiste de lui céder une partie de sa cave pour s'y terrer en toute sécurité, l'humain oubliant totalement cette partie du bâtiment révélée par un bouton poussoir derrière des tonneaux de vin. Venant juste d'arriver, l'étranger commença par explorer les ruelles sombres et puantes, avant d'entrer égailler ses nuits dans les établissements borgnes. Mais là ne se trouvait pas le pouvoir, ni humain, ni vampire. Alors, il s'introduisit, à plusieurs reprises, au sein même du pouvoir humain, au Louvre, où il obtint une place de veilleur de nuit, puis de garde, s'arrangeant pour toujours travailler en nocturne, observant ces puissants, leurs allées-venues, écoutant leurs complots, guettant les traces d'actions des autres vampires, traquant ces derniers bien à l'abri de sa cuirasse royale (humaine) qui le rendait si anonyme et insignifiant. La place était bonne et bientôt lui permit de se mêler aux humains, de rencontrer quelques vampires des autres clans, avec lesquels, pour le moment, il demeurait distant, attendant d'en rencontrer un en qui il aurait suffisamment confiance pour aller de l'avant. Pour le moment, il apprenait les moeurs dégénérées des palais.

D'autres nuits, n'y tenant plus, il passait sa soirée à courir les forêts environnant la capitale, hurlant avec les loups, embrassant les arbres pluri centenaires, s'enterrant avec délice dans l'humus frais et odorant de sa mère, la nature toute puissante, en sortant le soir venu, éclatant de rire, nu comme un ver, reprenant ses vêtements cachés dans un arbre creux pour la journée. Et parfois même, il courait nu dans ces bois... chassant ce qu'il y trouvait, voleurs, assassins en fuite, bandits de grands chemins, noblesse attardée... tout était bon aux crocs insatiables de Frédérick. Mais à Paris, donc, il dut avoir un nom de famille, et opta pour Montfaucon, au hasard d'une rencontre avec un marquis qu'il saigna et ne lui laissa donc que son nom, et quelques globules vite digérés. Et il ne sut comment... il fut pris et enfermé dans un couvent, menacé par les flammes, en proie à des moines fous vêtus de blanc qui l'accusaient d'être le diable en personne ! Frédérick ne comprenait pas, il avait juste détruit une église, brisé un autel, jeté les ors et vermeils dans un sac, dégradé les croix et autres statues stupides au regard mort... pas de quoi en faire un drame. Il rit... sauf qu'il était en mauvaise posture, cette fois... La Frénésie le saisit, et il n'y eut aucun survivant. Pourtant, épuisé, il longea les murs sales de la basse ville, et finit dans une encoignure alors que l'aube tirait un trait gris sur l'horizon... Mourir ainsi... ce n'était pas prévu... les humains couraient partout pour éteindre l'incendie de l'église où il avait failli périr. Des cavaliers approchaient, et leur chef s'arrêta si brutalement que des étincelles jaillirent de sous les fers de son cheval piaffant d'impatience. A l'odeur Frédérick reconnu le chevalier, qui lui donna son manteau et le prit en croupe. Le vampire murmura à son oreille : "je vais mourir"... et l'autre de lui répondre : "non." avant de lancer sa monture au galop, regagnant la grande commanderie de Paris, s'engouffrant avec son hôte dans les dédales des vastes bâtiments, s'enfonçant dans les sous sols avec lui, et s'enfermant avec lui au plus profond d'un souterrain. "Je sais qui tu es" dit-il. "Alors tu vas mourir" répondit le vampire. "Tu es celui qui m'a sauvé. Là-bas, à Jérusalem, mon ordre a trouvé des choses qu'il ne peut partager avec personne, et dont je ne peux te parler. Sache seulement que je t'accepte tel que tu es, et que je ne te poserai aucune question. Tu es mon hôte et sous ma protection. Je suis Nicola et Commandeur de la ville de Paris. Tu ne risques rien".

Quel retournement de situation ! Le Viking en fut si estomaqué que malgré les brûlures, il rit, comme un dément, et regarda autour de lui en hurlant : "Odin ! mon père !!!! ODIN !!!!!!" Non. Les dieux ne l'avaient pas abandonnés et suivaient, même à demi-morts, les exploits de ce Viking égaré. Désormais, il occupait tout un sous-sol de la Commanderie templière de Paris, dans l'Ile de la Cité. Il y soignait parfois blessés et malades, la nuit, sous le couvert du secret de l'Ordre. Pourtant, il continua d'occuper la fonction de sergent dans la garde royale humaine. Philippe Auguste se mourrait... bientôt, son fils aîné, Louis, prendrait sa place... ainsi va le monde...



Et vous dans tout cela?

  • Prénom/pseudo : Arthémis
  • Age : 26 ans
  • Hobby/passion : histoire
  • Double-compte? De qui? : non
  • Comment avez-vous connu le forum? en errant sur le net
  • Un commentaire sur le forum ? je vous le dirai plus tard... mais attirant au premier abord.


Dernière édition par Frederick de Montfaucon le Jeu 11 Juil - 10:15, édité 23 fois
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Le Fou

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MessageSujet: Re: Frederick de Montfaucon - Gangrel   Frederick de Montfaucon - Gangrel Gorl10Lun 8 Juil - 1:54

Bienvenue à toi l'ami ! =) Ouch, tu vas effectivement devoir lire le Règlement et Avant de rédiger votre fiche comme te l'a signalé Cécilia car tu as déjà fais trois petites erreurs qui t'aurait été épargné si tu les avais lu !^^ Je te souhaite bonne continuation pour modifier ton âge, ton avatar et pour ta fiche ! =) Tu peux venir nous faire un petit coucou dans le Flood ou la Chatbox (et seulement posté là-bas en l'attente de la fin de ta fiche Wink) quand tu veux ! Nous serons ravis de t'accueillir ! =)


Dernière édition par Le Fou le Lun 8 Juil - 2:08, édité 1 fois
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Solomon

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MessageSujet: Re: Frederick de Montfaucon - Gangrel   Frederick de Montfaucon - Gangrel Gorl10Lun 8 Juil - 2:06

Bienvenue par ici.^^ Je ne saurai rajouter grand chose de mon ami fou, simplement les personnages de plus de 300 ans ne sont pas autorisés pour un premier compte, mais je pense qu'il s'agit d'une erreur de calcul de ta part. Aussi, sois bien conscient que pour jouer un ancien, il faut faire une fiche très détaillée et impeccable. Bon courage donc pour la rédac.^^
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Cécilia la Douce

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MessageSujet: Re: Frederick de Montfaucon - Gangrel   Frederick de Montfaucon - Gangrel Gorl10Mer 10 Juil - 16:23


Bonsoir et (re)bienvenue. Alors très bonne fiche au passage, j'y reviendrai plus dans le détail une fois qu'on aura fini d'en parler en Zone Admin (ta validation ne devrait donc plus tarder). En revanche, je souhaite éclaircir l'âge de ton personnage. Tu dis que ton personnage a été étreint en 930, ce qui revient à 293 ans de non-vie, mais tu ajoutes que ton âge réel (donc non-vie + années humaines) est de 283 ans. Or ton âge réel ne peut bien évidemment pas être inférieur à celui de ta non-vie.
N'oublie pas non plus d'ajouter des disciplines, qu'on puisse juger de ce que tu prévois de ce coté-ci.

Ces quelques petits détails corrigés, nous pourrons passer à la suite. J'en frétille d'avance.
Bon courage !

P.S : Oh, et par pure curiosité, pourrais-tu ajouter les signes laissés par ta Bête au travers des frénésies ? Ce n'est pas une obligation, mais ce genre de détails m'amuse beaucoup.
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Cécilia la Douce

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MessageSujet: Re: Frederick de Montfaucon - Gangrel   Frederick de Montfaucon - Gangrel Gorl10Mer 10 Juil - 22:25

Personnage intéressant, donc : historiquement, c'est fouillé, et j'apprécie tout particulièrement le fait que tu sois sorti des stéréotypes du clan, tout en étant très Gangrel dans l'esprit. Le coté chamane mystique, prophète et médecin à ses heures, agrémenté d'une bonne dose d'immoralité, j'adhère complètement.
On sent toute la crasse sanguinolente et la folie moite, c'est parfait. De fait, tu peux prétendre sans souci à la Huitième Génération plutôt qu'à la Neuvième si tu le souhaites.

Tu l'auras compris, fiche validée. N'oublie pas de faire ta fiche de relations/de disciplines/de chronologie, et je te souhaite un très bon jeu.
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Le Fou

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MessageSujet: Re: Frederick de Montfaucon - Gangrel   Frederick de Montfaucon - Gangrel Gorl10Mer 10 Juil - 22:42

Un grand bravo ! Très belle fiche ! Aucune faute à ce que j'ai pu voir ! Pour une fiche de cette longueur et richesse, c'est fort ! =) Le personnage a évolué psychologiquement de façon intéressante sans pour autant être à l'opposé de ce qu'il était. Les événements s'enchaînent et tu as tout à fait retranscrit les changements dans son caractère en lien avec ! J'aime beaucoup ! Plus que validé !
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MessageSujet: Re: Frederick de Montfaucon - Gangrel   Frederick de Montfaucon - Gangrel Gorl10

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