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 Adèle Carpin, Conseillère

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Adèle Carpin

Adèle Carpin

Sethite - Bas ClanSethite - Bas Clan

Messages : 17

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Adèle Carpin, Conseillère Empty
MessageSujet: Adèle Carpin, Conseillère   Adèle Carpin, Conseillère Gorl10Dim 14 Sep - 15:57

Fiche de présentation



[Mlle Adèle]



Informations



  • Nom : Carpin
  • Prénom : Adèle (son nom secret de Séthite est Nirtiisis. La Cour la dénomme plutôt Mlle Adèle)
  • Infant de : Amenemheb III
  • Lieu de naissance : Vicomté de Limoges
  • Date de l'Etreinte : 27 mars 1099
  • Age visible : 18 ans
  • Age réel : 124 ans
  • Clan : Disciple de Seth
  • Génération : 9ème
  • Domaine : Boutique d’apothicaire aux Halles qui cache secrètement un bordel dans les caves. Encore plus secrètement s’y trouve une boutique de sang précieux pour les vampires.
  • Discipline : Serpentis ** / Dissimulation ** / Présence **** / Augure **






Caractère

Serpent, vipère, putain. Tous les qualificatifs traditionnellement dévolus à mon clan me correspondent comme un gant. Bien sûr, personne ne s’en doute sans quoi je ne ferais pas du bon travail. Dans le Monde des Ténèbres on ne va jamais bien loin en étant honnête sur ses intentions ou sur sa nature. Comment pourrait-on m’en vouloir de jouer le jeu ? Ce n’est pas de ma faute si je suis meilleure que d’autres…

Je n’ai jamais eu beaucoup de scrupules pour obtenir ce que je voulais, même quand j’étais mortelle. En fait le problème n’est pas tant d’obtenir  ce que l’on veut, mais de s’assurer que ça sera toujours le cas la prochaine fois. On ne peut pas être une garce manipulatrice si tout le monde nous voit comme ça. Bien sûr certains s’en doute, mais tant qu’ils n’ont pas de preuves… La prudence est l’autre règle d’or parmi les Damnés.

Admettons que je sois une salope manipulatrice. Entre nous comme ça. J’ai nécessairement une couverture pour assurer mes arrière. Pour les mortels je suis Adèle, la jeune apothicaire mystique qui fuit les mâles pour ne se consacrer qu’à Dieu. Je joue la gourdasse en dissimulant sous ma piété frénétique ma réelle source de dévotion.  C’est le premier niveau de ma couverture. En second temps je dirige un bordel de luxe dans les caves des Halles pour les riches et les puissants mortels de la ville. Deuxième niveau. Pour les Caïnites je suis une jeune Toréador obsédée par les subtilités du sang comme un maître brasseur par ses bières. En soit c’est vrai, je suis effectivement une experte en la matière. Je vend à la cour de Paris mes précieux et délicats breuvages. Je mélange certaines saveurs, je fournis des sangs rares à qui peut mettre le prix et je fais subtilement boire aux uns et aux autres la vitae de ceux qui sont prêts à mettre le prix fort pour réduire subtilement en esclavage leurs congénères. Évidemment ce service est secret. Évidemment, ils ne se doutent pas que j’en profite bien plus qu’ils ne le croient.

En vrai je suis Nirtiisis, tel est le nom que mon sir m’a donné. Je suis une fidèle servante et suppliante du Grand Seth. Tous ne sont que des pantins en devenir entre mes mains expertes pour la plus grande gloire du Typhon. Lorsqu’ils s’en rendront compte ils seront déjà à genoux devant l’autel des Ténèbres. Alors que mon Dieu sera satisfait de mes services alors il m’élèvera à ses côtés, et me révèlera les sombres secrets de ce monde.


Physique

La première chose qui saute aux yeux des personnes qui croisent ma route est la couleur éclatante de mes cheveux. Même si le roux n'est pas une teinte en odeur de sainteté auprès des croyances populaires il est difficile de trouver reproche à ma fabuleuse crinière ondulée. Je suis jeune, très jeune et il faut bien l'avoué, plutôt petite. Malgré tout j'impose une certaine prestance tant par mon maintient que par les traits de mon visage. Je me fais passer pour une Toréador si bien que je me dois d'être bien habillé et parfaitement apprêté. En raison de mon statut sociale de commerçante j'opte pour des tenues bourgeoises de haut prix, de grande qualité mais plutôt sobres. A la cour on me connait comme Mlle Adèle, une experte en sang et en cocktails raffinées ainsi qu'une mécène généreuse mais exigeante. Je suis également Conseillère auprès du Prince même si ce dernier est en torpeur depuis quelques temps. Cet étalage  de titres vous semble inapproprié à une description physique ? Pas tellement, dites vous que ce sont autant d'exigences qui me poussent à être physiquement irréprochable. On ne se présente pas à la Cour avec des sabots boueux.


Histoire


Il fait noir, complètement noir. Depuis combien de temps suis-je assise dans cette prison ?  Je ne sais pas, je n’ai aucun repère, j’ai complètement perdu la notion du temps. Il n’y a pas de fenêtre dans ma cellule, juste l’obscurité, un noir d’encre absolu. Comme si on m’avait enfermer dans les Ténèbres même plutôt que dans un cachot de pierres taillées. Je sais pourtant que si je me lève et que je fais quelques pas en avant je percuterais le mur opposé. Alors je ne bouge pas, je reste assise au milieu de la pièce et j’attends.

Je n’ai pas peur du noir. L’obscurité est le domaine des miens, le refuge du grand Seth. Je suis presque rassurée même au contraire, j’ai l’impression d’être chez moi. C’est comme ce sable qui recouvre le sol et qui s’infiltre partout. Je n’était jamais allé en Égypte jusqu’alors, je suis née, j’ai grandi et suis morte loin des terres de mon clan. Pourtant c’est comme si ce sable me souhaitait la bienvenue chez moi. Je reconnais son odeur, elle m’évoque des souvenirs indistincts que je n’ai jamais eu. Je comprend maintenant l’attachement immodéré des Démons pour les Carpates. L’Europe pue, je m’en rend compte maintenant. J’aurai dû entamer ce voyage depuis bien plus longtemps…

Je suis seule dans le noir et j’attends.

Du bruit parvient à mes oreilles. Une clé qui tourne dans une serrure. Mes hôtes ont enfin pris une décision. Une raie de lumière se dessine dans le sable à mes pieds dans un grincement sonore. Quelqu’un pénètre dans ma cellule.

-Lève toi, m’ordonne une voix sèche.

J’obéis. L’homme en face de moi est plus grand de deux têtes. Je ne distingue pas ses traits en contre-jour de la lumière qui inonde mes Ténèbres depuis le couloir. Il est chauve et porte une grande robe surmontée de parures en or.

-Les Hiérophantes se sont consultés. Tu es bien une des nôtres aux yeux du Grand Seth.

-Loué soit Son nom.

Je reste impassible mais intérieurement je suis soulagé. Un détail me perturbe toutefois, le ton dépité de sa voix ne m’a pas échappé. Le verdict des Hiérophantes ne lui plait pas. Je dois encore faire mes preuves à leurs yeux.

-Puisque tu viens des terres barbares d’Europe tu vas pouvoir nous informer de ce qui s’y passe. On dit que les nouveaux-nés se sont massivement révoltés contre leurs sires.

Je ne suis pas dupe. Ils savent très bien ce qui se passe en Europe. Ils veulent me tester.

-La révolte Anarch, les liens de Sang ont été brisés. Les enfants de Caïn n’ont pas la solidarité que nous partageons envers notre Dieu. Leur manque d’organisation et de foi les a précipité dans une frénésie cannibale.

Il hoche la tête imperceptiblement. A ses yeux pourtant je ne suis pas différente de ses hérétiques. Mes cheveux roux le font certainement douter. La couleur de Seth.

-Tu dis que ton sire est Amenemheb III.

-Oui. Avez-vous eu des nouvelles de lui ?

-Non. Il a été pris dans les feux de la guerre qui ravage le nord. Nos agents cherchent toujours. Tu en sauras plus lorsque nous seront fixé sur toi.

-Je suis prête à répondre de mon allégeance envers le Seigneur de Basse Égypte. Mon corps est digne de l’Eau Sombre qu’il m’a transmise à travers mon Sire.

-Les servants de Seth le décideront.

-Seth est à la fois mon juge et mon guide. Je ne tremblerais pas sous son regard.

Je n’en mène pourtant pas large malgré mon calme. Amenemheb III m’avait prévenu, les Serpents du Vieux Pays méprisent encore ceux de notre sang qui viennent de contrées différentes. Je savais que ce pèlerinage en Égypte ne serait pas exempt de difficultés. Peu importe, je suis prête à affronter la Mort Ultime pour prouver ma dévotion envers mon Dieu. Mon cœur mort sait ce qu’il en est.

Mon interlocuteur ne dit rien. Je distingue mal l’expression de son visage mais il a l’air satisfait. Il claque des doigts et presque aussitôt un serviteur rasé pénètre dans la cellule derrière son maître et dispose une coupe de sang sur le banc en pierre qui garni ma chambre.

-Mange. Nous avons beaucoup à parler.

-Vous savez ce qu’il en est…

-Oui, les Hiérophantes ont été informés de ton insensibilité aux liens de sang. Ils apprécient ta sincérité. Maintenant mange.

Je prend place sur le banc en pierre et j’obéis. Je suis affamé. Mes repas sont les seuls moments qui me permettent de mesurer le temps qui passe. Au début de ma captivité j’ai cru tombé en frénésie à cause de la faim. Je reconnais dans le sang qu’on me donne divers saveurs. L’essentiel est du sang humain, mais je détecte sans mal la Vitae qui y a été mélanger. Les Hiérophantes ne sont pas fous. Si je suis réellement innaliéable ça ne coûte rien d’essayer. Mon hôte reste debout et me regarde manger, imperturbable.

-Tu dis t’appeler Nirtiisis. Ce n’est pas ton nom de mortelle n’est-ce pas ?

-C’est exact, c’est le nom que m’a donné mon sire. Je m’appelais Adèle Carpin de mon vivant. Je suis née dans le Vicomté de Limoges.

Il renifle d’un air méprisant.

-Cette localisation ne m’évoque rien. Je ne connais rien de la géographie du Nord par delà la mer.

-Vous ne manquez pas grand chose. C’est une terre frustre et prisonnière de superstitions stupides. Ils mortifient leur propre chair et leur âme à l’image de leur dieu sacrifié sur la croix. Ils sont prisonniers de la toile tissé par les anciens dieux.

Touché. Je vois mon interlocuteur chanceler. Durant l’espace d’une seconde la lueur des lampes à huile du couloir se reflète sur ses yeux. Il ne sait pas s’il doit être admiratif ou furieux.

-Ainsi tu as été initié aux secrets du Suketh…

-Mon sire a jugé que j’étais prête.

-Présomptueux ! Tu as beau partagé l’Eau Sombre tu n’es pas Égyptienne. Il aura à répondre de ses initiatives à son retour.

Je ne répond rien. Je savais que je jouais un jeu dangereux en révélant mon avancée sur la Voie de Seth. Il n’est pas content mais son attitude a imperceptiblement changé. Il ne m’a pas accusé d’avoir usurpé les secrets du clan. Je l’impressionne bien plus que ce qu’il attendait de la part d’une étrangère.

-Parle. Les Hiérophantes veulent connaître ton histoire.

-Mes parents étaient de humbles chandeliers dans les faubourgs de Limoges. J’étais leur troisième enfant et la première a atteindre l’âge de 10 ans. Seth a voulu que je naisse avec les cheveux roux flamboyant de mes grands parents paternels. Cela ne passa pas inaperçu. Par superstition le curé du village me fit baptiser au plus tôt et procéda même à un rituel d’exorcisme.

-Qu’est-ce ?

-J’ai été marqué au fer de la croix chrétienne sur l’épaule gauche. J’étais trop jeune pour m’en souvenir mais j’ai encore une cicatrice.

-Nous vérifierons, continue.

-J’ai grandi en échappant aux grandes épidémies et aux famines qui sont le quotidien du peuple. J’ai appris le façonnage de la chandelle à la suite de mes parents mais ne portait pas grand intérêt à ce métier. J’ai découvert très vite que mes charmes pouvaient me permettre d’obtenir beaucoup. J’étais belle et respirait l’innocence. Plus que tout je chérissais la liberté. Ma conception de la liberté était assez limitative… J’étais alors loin de me douter que toute ma vie était paralysé dans une toile de mensonges et d’oppressions. J’ai vite compris qu’en fréquentant assidûment le presbytère je pouvais me forger une réputation de jeune fille pieuse et de bonne réputation. J’étais un joyau dans la boue, qu’on admire sans pouvoir atteindre jamais totalement. Mes demandes et caprices étaient exaucées sans problème. Personne n’osait me violenter de peur de fâcher monsieur le curé ou pire, leur dieu de souffrance. Ce n’était pas sans frustrer tous ces chiens bavants…

-La tentation comme test de foi… Je crois comprendre ce qui a attiré Amenemheb III chez toi.

-Ça ne marchait pas toujours bien sûr. L’appel de la queue est parfois plus forte que la dévotion à Dieu. On m’a violé pour la première fois à 12 ans. Je n’ai rien dit, il n’a rien dit et j’ai continué mon petit manège. Un faible prix à payer de temps à autre.

-Avais-tu la foi ?

Pour Seth ? J’ignorais son existence alors. Mes prières allaient à Jésus et à son père céleste. Avais-je la vrai foi ? Je ne le crois pas. J’avais peur du châtiment divin bien sûr, mais comme beaucoup de gens la théorie ne s’accordait pas bien avec la pratique. Je n’étais pas une débauchée pour autant mais le presbytère, la dévotion, monsieur le curé, ce n’étaient que des outils.

-Qu’exigeais-tu de tes pairs alors ?

-Des petits riens, insignifiants. Sans culture je n’avais aucune réelle conscience de mon potentiel. Je faisais faire certaines corvées à ma place, je faisais chiper des bouts de tartes et autres douceurs sur la table du Vicomte. On me faisait des cadeaux. Je jouissait stupidement de l’infime portion de liberté que je croyais arracher triomphalement à la vie. Bien sûr tout cela devait avoir un terme. On parla rapidement de me marier. J’envisageai l’espace d’un instant d’intégrer le couvent mais c’était fuir une cage pour une autre plus oppressante alors. Un mari peut avoir ses avantages je suppose. Je ne l’ai jamais su. L’homme que je devais épouser, un partenaire commercial de mon père, mourut peu de temps avant nos noces. J’ai longtemps soupçonné Amenemheb III d’en être responsable mais au final non. Ce vieux Francis est bien mort par lui-même. Je dois par contre à mon sire la mort du suivant. C’est à ce moment là qu’il a décidé de me faire disparaître de la circulation.

-Cela ne me dit pas comment il t’a remarqué.

-Je pense ignorer certains détails. Il faisait partie d’une troupe de voyageurs venus de loin. Un groupe très bigarré maintenant que j’y réfléchis. La plupart d’entre eux étaient comédiens ou artistes et ont produit un petit spectacle à l’intention de notre village. L’un a été accusé de vol et de sorcellerie et a été pendu. Ses compagnons n’ont pas tardé à plier bagage mais Amenemheb est resté. Pas visiblement bien sûr. Il a pris refuge dans les bois non loin du village et a observé patiemment. Je crois… Je pense que je n’étais pas sa première cible. Il devait plutôt espionner un caïnite local. Un Gangrel ou un Cappadocien sans doute. J’étais peut-être manipulatrice mais peu observatrice. Je n’ai pas repéré quand il a commencé à m’observer mais j’ai cru comprendre qu’il m’a accordé son attention dès que ses affaires initiales eurent trouvé résolution. Qu’à t-il vu en moi ? Une petite peste dévote aux grands cils papillonnant sans doute. Une fieffé garce en devenir malgré mon manque d’éducation. A moins tout simplement qu’il ne m’ait abordé que par jeu et ne pensait pas allé jusqu’au stade du baiser.

-Plus prosaïquement peut-être voulait-il juste une esclave.

Je sens le mépris dans sa voix. Est-ce comme une esclave qu'il me voit ? Je suis la servante des Hiérophantes bien sûr, mais j'apprendrais à ce sbire hautains à respecter ses frères et sœurs.

-C’est fort possible effectivement. En tout cas il a été efficace. J’étais tant occupé à manier mon petit monde à la baguette que je n’étais absolument pas préparée à subir un sort similaire. Il m’a brisé, m’a descendu plus basse que terre. Il a abordé la paroisse en tant que moine franciscain itinérant. C’est au sein de mon propre refuge qu’il m’a eu. Ses conseils étaient séduisants, sous prétexte de dévotion et de confession il m’a encouragé a aller plus loin dans mes exigences. Je l’ai fait. J’ai sans cesse réclamer plus auprès de ma petite cour. A l’image d’une prétentieuse petite papesse de campagne je me voyais vivre dans le confort et le luxe. Un ou deux garçons moururent lorsqu’ils furent pris sur le fait à dérober des biens précieux au Vicomte. Il n’a jamais été prouvé que j’étais l’instigatrice de ces forfaits mais les gens n’étaient pas dupe. Mon attitude avait changé, là où avant je minaudais et faisait des « suggestions » je me mettais à donner des ordres directs et froids. Ce que je gagnais en caprice je le perdait en subtilité si bien que ma vraie nature apparaissait de plus en plus aux yeux de mon entourage. J’étais la souillon, la salope, la fausse dévote. A trop demander j’ai tout perdu. Un soir où je suis allé trop loin le curé m’a jeté hors de son office. J’ai été traîné dans la boue, violé et chassé du village. Je ne comprenais plus rien, ressassais ma rage dans le vide.

C’est alors qu’Amenemheb m’est apparu.  Pas en tant que moine, pas encore en tant que caïnite mais comme sauveur. Une image messianique pleine d’amour. Un guide que je ne pouvais décevoir à aucun prix. Il a fait de moi son esclave. En réalité je l’étais depuis longtemps déjà. J’ai volé, menti, triché, je me suis prostitué pour lui, je voulais qu’il reste à mes côtés quel qu’en soit le prix. Il menait si bien son jeu que j’en étais venu à me convaincre moi-même de la sincérité de ma fausse dévotion. Il m’encourageait fort subtilement dans cette voie en se faisait passer pour mon seul soutien. Le seul qui me comprenait vraiment et voyait en moins la justesse. La justesse… Ah, pauvre imbécile que j’étais ! Ma foi n’était qu’un miroir cruel aux bords coupants qui me flattait l’égo tout en me lacérant l’âme. Ce que j’ignorais c’est que sa politique de corruption suivait un agenda précis. Je connais les divers stades de la Révélation désormais mais je dois avouer que mon sire est un maître en la matière.

-Il a eu de bons maîtres lui-même. Certains regrettent qu’il ait choisi une vie de vagabondage. Sa couverture de religieux itinérant n’est peut-être pas si éloigné de ce qu’il est réellement. A voir si sa politique a porté quelques fruits pour la gloire de Seth.

-C’est possible. J’espère être digne du Dieu des Ténèbres en tout cas.

-N’invoque pas son nom à tout va, nous sommes au courant de ta parenté. Ton sort ne dépendra pas du nombre de fois que Seth apparaît dans ton récit. Continues.

Je me mordille la langue à l'intérieur de ma bouche. Un léger goût de sang m'emplit le palais. J'ai fais une erreur. Espérons qu'elle ne sera pas trop dur à rattraper.

-Je buvais de son sang à travers un rituel de communion parodiant la Cène – le dernier repas du Christ dans la religion chrétienne – j’étais donc une goule sans le savoir. Cela m’a donné la force de le suivre à travers ses pérégrinations. Je ne me suis pas rendu compte que je ne vieillissait plus, mes connaissances en la matière étaient très limitées. La vie à la campagne est dur en Europe et la plupart des gens ne dépassent pas la trentaine.

-Fascinant…

-J’y viens, j’y viens. Encore une fois je ne sais pas si Amenemheb avait prévu de m’étreindre ou s’il voulait juste une esclave comme vous dites. Toujours est-il qu’aux environs d’Orléan il a eu besoin de moi plus que de raison. Un monastère franciscain régnait sur la communauté caïnite des environs, et l’abbé, un Malkavien n’était pas dupe de la nature de mon futur sire. A peine étions-nous arrivés dans les environs de la ville que de sa chair de prière, en plein monastère, la pauvre créature hurla à la venu des « serpents ». Le serpent est une image maléfique dans l’iconographie chrétienne et sa cour a été prompt à croire qu’il s’agissait d’une invasion baali. Il n’en a pas fallu plus pour que tous les mortels brandissent leurs fourches pour mener une croisade contre le Diable.  Heureusement les dons prophétiques de l’abbé ne lui permettaient pas de nous localiser directement. Il savait malgré tout qu’Amenemheb était toujours là.

Un sourire mauvais se dessine dans la pénombre qui recouvre le visage de mon hôte.

-Je crois que je peux deviner la suite… Il t’a livré à la foule.

Il avait besoin d’une diversion oui. L’abbé cherchait un serpent, mon sire lui en a fourni un.

-Par quel miracle es-tu encore en vie ?

-L’incohérence des Malkaviens a beaucoup joué. Ça et les croyances populaires des habitants du coin. Amenemheb n’avait pas seulement besoin d’une diversion, il avait besoin que ça dure un minimum de temps. Juste de quoi régler ses affaires sur place. Un vol de relique sans doute, il ne m’a jamais dit quoi. Je suppose de toute façon que nous ne serions pas resté si ça n’était pas important à ses yeux. Il m’a lâché dans la nature en me bourrant encore un peu plus le mou sur ma droiture religieuse. Il a dit que j’avais atteint un stade d’existence supérieur désormais. C’est vrai que je me suis senti plus forte, infiniment plus forte. Je n’ai pas compris de suite que j’avais perdu définitivement mon ancienne nature humaine. Se nourrir de sang n’était qu’une communion avec le monde à mes yeux, et vivre la nuit un vœux humble face à la splendeur du Seigneur.

-Cette religion me semble assez tortueuse… Ils vénèrent la souffrance et la mortification de soi ? Ils sont sûr que leur Christ n’était pas un Caïnite goguenard ?

Oh vous savez, je crois qu’ils n’ont même pas besoin de nous pour ça… Peu importe, je me lancer dans la Nature, persuadée d’être l’égale d’une sainte, une image pieuse aussi pure qu’insupportable. On m’a attrapé très vite bien sûr, mais les choses n’ont pas tourné comme l’Abbé, ou même Amenemheb, pensaient. Ils ont vraiment cru que j’étais une apparition divine.

-Cela ne relève t-il pas davantage de la chance que du talent ?

-Complètement, même si je n’en avais pas conscience à la place. Il se trouve que je correspondait physiquement à une petite sainte locale. La Présence que je déployais au hasard autour de moi a fait le reste. L’Abbé continuait à crier qu’il fallait attraper le Serpent ce qui a achevé de convaincre les mortels que je n’étais pas leur cible. C’est  fou comme quelques dizaines d’adorateurs peuvent tenir en échec quelques caïnites.

-Je ne vois rien de surprenant là dedans.

-C’est même tout à fait normal. Vous avez raison, j’ai eu de la chance, beaucoup beaucoup de chance. Assez pour qu’Amenemheb daigne me sortir de ce guépier avant que les Malkaviens ne décident de réellement prendre les choses en main. Après tout, je pouvais être utile. Dans les nuits suivantes mon sire s’est beaucoup retiré en prière. Je crois qu’il avait les même doutes que vous concernant le fait de laisser vivre une Disciple qui n’était pas du pays. Souvent je l’ai surpris en train de fixer ma chevelure rousse, méditatif. Il ne me faisait pas confiance et le temps de prendre une décision il a exigé de me lier par le sang. Ne comprenant pas de quoi il s’agissait et ne voyant guère la différence entre ce rituel et celui dont il m’abreuvait en tant que goule j’ai accepté sans hésiter. C’est là que les choses ont pris une tournure… intéressante.

Je ne pouvais pas être lié.

-Nous y voilà. Il a découvert que tu étais insensible aux liens du sang.

Oui. Le sang caïnite relève bien des mystères et souvent je me suis dites qu’il pouvait être intéressant de laisser vivre un temps les usurpateurs Tremeres pour dérober le fruit de leurs études mystiques. En tant que goule le sang d’Amenemheb me liait à lui comme prévu. En tant que vampire ça ne marchait pas du tout. J’étais toujours attaché à mon guide spirituel mais pas comme un tel lien devait le faire. Après un instant de colère Amenemheb l’a interprété tout autant comme une opportunité que comme un signe envoyé par Seth. Son choix a été fait, il m’a initié au culte et m’a baptisé selon le rite ancien. Adèle n’était plus qu’une peau sans âme, Nirtiisis venait de naître à la nuit.

-Un choix risqué, et théologiquement douteux.

-L’Europe n’est pas comme l’Egypte. Notre clan n’y règne pas et nous devons composer avec de puissants seigneurs locaux qui édictent les lois à leur guise. Se soumettre au sang du Prince n’est pas une procédure si rare même si elle est mal considéré à certains endroits. Quelqu’un qui ne pouvait pas être lié pouvait avoir son utilité, tant qu’il savait jouer correctement la comédie. C’est ce qu’Amenemheb m’a appris à partir de cet instant. Jouer les figures religieuses à grand coup de Présence était pratique mais de peu d’intérêt tactique sur le long terme. Surtout que ma nouvelle condition me rendait vulnérable à la Vraie Foi comme j’en ai fait douloureusement l’expérience à plusieurs reprises. Il…

-Un instant, tu me sembles occulter un peu vite un point important de ton récit. La Vraie Foi. Comment s’est passé la transition de ton ancienne religion en la vraie croyance en Seth ?

Je réprime un sourire dans le noir. Je m'attendais à cette question. C'est peut-être à leur yeux la plus importante de tout mon récit.

-Amenemheb est doué. Il a commencé par me démontré que le Serpent du Jardin d’Eden était Dieu lui-même qui s’était transformé pour tester la fidélité de l’Homme. Il a pris divers mythes chrétiens pour les reconvertir à sa sauce et m’amener petit à petit à adhérer à Seth. Quand il m’a révélé que tout ce à quoi je croyais jusqu’alors était faux il était déjà trop tard. Avec le recul, et même si je sais qu’il m’a embobiné je ne regrette rien. La foi chrétienne est pourrie et hypocrite. Utiliser le mensonge pour défaire le mensonge revient à combattre le mal avec ses propres armes. Les Eons sont pris au piège de leur propre toile. Ce n’est que justice après tout.

-Nous approfondirons ça plus tard. Continues.

-L’époque était en pleine ébullition. L’hérésie Cathare venait d’être éradiqué au Sud Ouest du royaume de France et les couronnes d’Europe se lançaient frénétiquement dans des croisades pour reconquérir le tombeau de leur messie sanguinolent. Tous ces évènements développèrent une frénésie religieuse comme les humains en sont capable tous les deux cent ou trois cent ans. Dans l’habituel cortège de sang et de persécution s’éveilla un sens nouveau à l’art et à l’architecture. Les Églises se firent moins sinistres, plus élancées. Les chants religieux plus beaux et plus travaillés. Ce n'était pas encore la Renaissance mais ses prémices étaient malgré tout visibles. Ma nouvelle affectation semblait évidente. Amenemheb m’introduisit auprès des Toréadors.

Il commença par un artisan sculpteur isolé aux abords de Lyon. Un exalté entièrement consacré à son art et qui façonnait l’image des saints dans le marbre. Cette première approche était surtout destiné à me faire étudier les manières et les faiblesses de ce clan. Plus important encore, je devais apprendre à les simuler de façon convaincante. L’extase religieuse est identique à l’extase artistique pour les Dégénérés, et faire semblant de tomber en transe est inévitable pour quiconque veut se frayer un chemin dans leur rang. Les exercices que m’imposait mon sire tout en flattant l’égo de l’artiste pour qu’il ne se pose pas de questions sur notre présence me semblèrent très facile. Ce n’était qu’une première étape bien sûr, les Toréadors ne se contentent pas de tomber en transe. Simuler leur œil pour l’art et le beau était beaucoup plus difficile pour mon cœur froid. Notre hôte était aveugle et il ne repéra pas les erreurs que je pu faire au cours de ma formation. Juste au cas où il fut éliminer une fois son potentiel épuisé. Mon sire usa de ses contacts pour trouver une autre « école » à exploiter.

Combien de temps pris ma « formation » ? Une éternité à ce qui me semblait alors. J’avais encore l’impatience de ma vie mortelle à l’époque mais petit à petit j’ai appris à prendre mon temps pour mieux sécuriser mes objectifs. Tout ne se passa pas bien, et à une ou deux reprises nous avons du fuir de justesse. Nos voyages n’avaient pas uniquement pour but de me former car Amenemheb choisissait avant tout nos étapes en fonction de ses divers trafics. Il me permettait aussi de prendre connaissance des autres clans qui faisaient affaire avec les Dégénérés. La vie de cours Toréador est dangereuse et difficile à saisir pour qui ne possède pas la flamme qui anime leu cœur. Ils possèdent bien des moyens de piéger les autres et de les enchaîner auprès de leurs faveurs. Il me fallait de plus développer ma propre « passion » artistique. De préférence quelque chose qui me permettrait d’attraper des proies dans mes rets sur le long terme. Mon insensibilité au sang m’orienta assez facilement. En guise de test j’ingurgitais en secret tous les sangs possibles auquel je pouvais avoir accès. Cela m’a permis de distinguer les goûts, les subtilités, les arômes. Peut-être, sans doute,  qu’un vrai Toréador aurait pu faire mieux que moi mais au fil des temps je dois bien avouer être devenu une experte en la matière. Voilà qu’elle serait ma passion, la passion de toute notre race : le sang. Je serais une experte en sang, une vendeuse de saveur. Une vendeuse de faveur pour qui connaît les secrets de la Vitae…

Plus qu’à voir ce que je valais en jeu. Étais-ce Seth qui m’envoyait ou juste la chance. Il était temps que j’entre en lice et Amenemheb m’envoya dans le plus dangereux nid de Caïnites de tout le pays. Paris la capitale du royaume de France.

Et ce fut difficile, très difficile. La cour du Prince Alexandre était plus impitoyable et plus subtile que tout ce que j’ai pu voir en province. L’influence d’Amenemheb avait ses limites et il ne m’avait introduit et entraîné qu’au sein des cours de France qui ne représentaient pas trop de risques pour lui. Malgré tous mes talents de comédienne je n’étais pas préparé à pareil terrain de jeu. J’ai manqué de me griller auprès de la cour dès mes premières nuits. L’échec social revient presque à la mort ultime pour les Toréadors. Les Ventrues et Lasombras ne sont pas plus tendres et sous couvert de politesses et de courtoisies l’Elysium était le théâtre de luttes sans merci. Ironiquement, c’est mon physique parfait et mutin qui m’ouvrit de premières portes. Les Toréadors sont encore sensibles aux caprices de la chair et c’est le premier outil qui m’a été offert par la vie qui servit le plus dans les premiers temps. J’étais une ravissante idiote, sans doute étreinte pour sa beauté plutôt que pour son talent. Un influent Toréador de la branche des Valois me prise à son service comme amante et comme pion. Il me faisait boire des quantités indécentes de sa Vitae pour le lier à lui et je devais simuler un amour absolu et aveugle. A de nombreuses reprises j’ai pris des risques mortels pour assurer ma couverture.

Paradoxalement… Mes premiers pas à Paris, s’ils furent fructueux, me firent perdre énormément de temps. Je savais que mon protecteur se lasserait de moi et me laisserait finalement les coudés franches pour monter mon petit commerce. Cet imbécile mit un temps considérable avant de s’éprendre d’une autre gourde et j’ai perdu de longues année à me faire besogner dans un lit trop parfumé ou à glousser à l’écoute de poèmes idiots. Je semais ci et là quelques premières graines pour ma carrière à venir mais je ne pouvais toujours pas agir. En utilisant mon corps et ma séduction j’avais acquis une échoppe d’apothicaire dans les Halles, le grand marché de Paris. Son propriétaire mortel me fit la grâce de mourir stupidement dans une bagarre de taverne ce qui me laissait, pauvre veuve, comme seule propriétaire des lieux. Pour capter l’attention des Caïnites je devais d’abord capter l’attention des mortels. Tandis que je me construisait une réputation de dévote j’utilisais les ressources de mon protecteur pour m’accaparer un certain nombre de caves sous les Halles que je reconverti en une suite luxueuse. Les failles et fissures humides furent bouchées, le sol correctement dallé, de riches draperies rouges couvrirent les murs tandis que des lampes discrètes jetaient entre les colonnes une ambiance propice à la relaxation et à la romance.

-Je suis heureux de constater qu’à défaut d’être digne de sang tu te comporte en Séthite honorable. Tu es allé cherché les filles dans les bas quartiers je suppose.

-Dans un premier temps oui. Ma Présence, mes talents de séductrices et la dépendance à mon sang me permit de réunir un premier cheptel d’esclave. La sélection était draconienne, je n’ai recruté que les plus belles filles, et garçons, que je pouvais trouvé. Beaucoup étaient abîmés par une vie rude, des combats de rue ou la maladie mais l’étendue de la population parisienne me permit de trouver ci et là des perles à arracher à la boue. Le premier bordel que j’ouvris était destiné aux bourgeois et n’était accessible qu’à une petite élite triée sur le volet. On n’entrait dans les arrières salles de La Veuve Rousse que sur cooptation et sous mon autorisation. Mon petit commerce mit du temps à se lancer mais en mettant moi-même la main à la patte – le corps plutôt – je parvins à quelque chose de correct.

Je perdit en statut social quand enfin mon protecteur me lâcha la grappe mais j’avais prévu ce contrecoup. Ma petite affaire commençait à être connu au sein de la cours et ma panoplie de « servants » permettaient à certains caïnites de profiter de la vie et de se nourrir sans avoir à chasser. Un bordel n’est pas un lieu respectable bien sûr, et je perdit pratiquement tout l’argent de mes économies dans les premiers temps, le temps de convaincre la cours que je cherchais avant tout à ouvrir une établissement de luxe pour caïnites plutôt qu’exploiter le péché de chair des mortels. Les Ventrues ont des goûts exotiques et spécifiques, et petit à petit mon cheptel s’étendit. Je recruta des filles de bonnes familles tombées en disgrâce, de jeunes mercenaires musclés et bien fait. Que des corps parfaits pour répondre aux goûts élitistes de mon clan d’adoption. En fait… Tous mes protégés n’étaient pas des prostitués comme on l’entend traditionnellement. Beaucoup utilisaient leurs corps pour me ramener des fonds bien sûr mais ils pouvaient aussi servir de modèle artistique ou de dames de compagnies dont je louais les services. L’un n’empêche pas l’autre bien sûr, les artistes Toréadors comme mortels forniquent souvent avec leurs modèles, mais cela me permit d’acheter une certaine respectabilité dans mes affaires. Plus je recrutais de monde et plus je pouvais proposer des sangs différents. Mes connaissances me permirent même de créer de savoureux cocktails vendus à prix d’or. Je mélangeais parfois même au sang des épices subtiles qui éveillait les sens et évoquait des contrées lointaines. Ma couverture de couverture d’apothicaire me permettait d’avoir accès à toutes sortes de substance.

Je fis enfin sensation à la Cour et devint davantage un restaurant de pointe et un lieu de rencontre mondaines à la mode plutôt qu’une simple source de nourriture pour épancher sa soif. J’étais Mlle Adèle, la négociante en sang, celle qui pouvait aussi bien vous fournir le sang d’une jeune fille vierge que celui d’un évêque. L’argent me permit d’acquérir du sang exotique venus de pays lointains ou d’espèces surnaturelles. Certains venaient parfois chez moi seulement pour être vu payer une somme astronomique pour un grand cru préparé par mes soin.

-Personne ne se méfiait de tes élixirs ?

-Bien entendu, et une grande part de ma respectabilité s’est construite grâce à une politique de rigueur irréprochable quand à la pureté de mes sangs. Aucun de mes clients n’a jamais bu de ma Vitae dans mes décoctions, une garantie obligatoire pour mener mon commerce. Bien sûr, avec le temps ma propre Vitae a rejoint le menu. Pour certains il était très chic de boire « une gorgée de Mlle Adèle ». Jamais plus d’une en général, les caïnites qui ont les moyens de tels services ne sont pas idiots non plus. Je prenais bien garde à ce que mon influence n’empiète jamais sur la politique. En apparence du moins car le commerce du sang me permit plusieurs opportunités intéressantes… Les Caïnites payaient parfois des sommes astronomiques pour que je glisse dans le calice de leurs rivaux un peu de leur propre Vitae. La nature occulte de la transaction me garantissait une certaine sécurité. Qu’ils agissent contre moi et je pouvais les dénoncer au Fléau et au Prince. La plupart des Caïnites se refusait à une telle pratique à cause du pouvoir que je gagnais ainsi sur eux. Mais comme d’habitude, certains se croient plus malins que les autres… En gage de fidélité je prévenais systématiquement Alexandre de ce genre de commande et n’obtempérais que sur son ordre. Je crois que cela l’amusait…

-Qu’en est-il de ce dernier ? Etait-il client ?

-Parfois. Je lui faisait crédit bien sûr, et mes préparations en son nom étaient toujours parfaitement irréprochable. J’ai toujours refusé d’œuvrer contre Alexandre et ses agents, simple question de bon sens. Il aurait pu me détruire rien que pour apaiser un simple doute. En une occasion il m’ordonna lui-même de verser de sa puissante Vitae dans le verre de son sénéchal dont il se méfiait. Un honneur exceptionnel pour moi mais qui n’était pas sans danger. Les circonstances donnèrent raison au Prince par ailleurs car le Sénéchal essaya en vain de le remplacer. Il fut éliminer promptement, lui et tous les autres comploteurs. Le Prince et son Fléau en profita pour épurer drastiquement la Cour et de renforcer son contrôle sur celle-ci. Bien sûr certains des conjurés faisaient parti de mes clients, si bien que je fus convoqué moi-même devant le Prince qui exigea que je lui prête serment d’allégeance. Je n’en menait pas large, ma situation n’était pas si sûr que ça. Cécilia, la Fléau du Prince et une puissante Brujah fut nommé en remplacement du Sénéchal déchu. Quelques autres postes changèrent de main et le Prince lui-même me nomma comme Conseillère. Je connaissais bien la Cour après tout. Une manière de s’assurer mes services je suppose. J’avais bien vu ce qui attendait ceux qui le défiait…

-Bien, il suffit. J’en ai assez entendu.

J’accuse le coup en papillonnant des yeux. Je n’ai pas fini mon récit, aurais-je dis quelque chose qui lui aurait déplu ? Aurait-il voulu que je sois plus audacieuse auprès du Prince ?

-Aurais-je contrarier les Hiérophantes mon frère ?

-Ta seule existence est source de contrariétés ma « sœur ». Mais ils ont jugé que tu étais bien une Séthite même si tu n’étais pas pure. Tu as un long chemin à faire encore avant d’obtenir leur acceptation. Sur leur ordre j’ai écouté ton récit, à travers moi ils l’ont entendus. Tu es libre. Tu étais libre depuis que je suis entré dans ta cellule. Nous poursuivrons ton histoire demain dans une suite plus appropriée.

Il s’écarte du cadre de la porte laissant la lumière du couloir pleinement inonder ma prison. Je cligne instinctivement des yeux : la lumière est l’ennemi des Séthites. Pourtant ce soudain et passager aveuglement ne suffit pas à faire taire en moi une joie puissante et sauvage. Je me lève, attendant un geste de  sa part avant de faire le moindre pas. Les lueurs des lampes à huile se reflètent sur les traits de son visage buriné par une vie dans le désert. D’un mouvement ample et auguste du bras il m’invite à sortir de la pièce.

Je quitte ma cellule, je pénètre dans le Temple de Seth. Je suis une Serpent, une fille de Seth, son humble et fidèle servante. Qu’importe les épreuves, les tests de foi, les doutes, je prouverais ma fidélité au Dieu Noir.

Un léger sourire s’esquisse sur mes lèvres. Ce n'est pas seulement moi qui ait reçu des Hiérophantes le droit d'exister. Le débat qui les a animé dépasse mon simple cas. A travers moi ce sont tous les futurs Séthites d'Europe, de n'importe où au delà des frontières d'Egypte qui ont reçu le droit d'être. Lentement, sûrement, la parole de Seth se répandra dans le monde.

Pour la gloire du Dieu Noir !

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Cécilia la Douce

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MessageSujet: Re: Adèle Carpin, Conseillère   Adèle Carpin, Conseillère Gorl10Dim 14 Sep - 18:41



Fiche validée. J'ai hâte de sympathiser avec cette jeune fille charmante, intègre, pondérée et aux dessins parfaitement respectables.
Bon jeu !
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Adèle Carpin, Conseillère

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